Les
journalistes privés de dessert !
Climat tendu dans les salons de
l'Hôtel de Ville à l'occasion des vux
de Gérard Collomb à la presse
lyonnaise. Concentré et combatif, le
maire de Lyon a rejeté les accusations
d'atteinte au pluralisme proférées à
son encontre par quelques supports en
mal de budgets publicitaires...
La bronca n'a pas eu lieu. Depuis
plusieurs jours, le microcosme
médiatique bruissait des rumeurs les
plus folles au sujet de diverses
actions d'éclat prévues pendant la
cérémonie. Il n'en fut rien ! Les
services de la mairie avaient eu la
bonne idée d'avancer à vendredi le
jour de la cérémonie. Contrairement à
l'usage, le déjeuner prévu lundi 16
avait été annulé, privant ainsi de
leur pitance habituelle les nombreux
pique-assiettes de la profession. Il
est 14h45 quand le maire de Lyon fait
son entrée dans les salons où l'attend
la foule des grands jours. Gégé,
quelque peu tendu, distribue quelques
poignées de mains aux reporters
présents. Sur leur réserve mais
avenants. Seule une jeune femme brune
se détourne ostensiblement et zappe la
main tendue (il y a belle lurette que
la plus élémentaire politesse na plus
cours sur les pentes de la
Croix-Rousse). Sans broncher, le
sénateur-maire poursuit sa route vers
son pupitre, embrassant Mario
Gurrieri et Jeanine Paloullian
au passage.
Autour de lui, les plus fidèles des
fidèles font face à la meute de
photographes et de cameramen.
Evelyne Haguenauer et
Alexandrine Pesson fourbissent
leurs plus beaux sourires. A leurs
côtés Jean-Louis Touraine,
Gilles Buna et Pierre-Alain
Muet forment la garde rapprochée.
Inhabituellement attentifs, les
journalistes écoutent sans broncher le
discours de Gérard Collomb qui énonce
des vérités limpides (lire
discours)
au sujet des médias en général « la
première nécessité pour un organe de
presse est d'avoir un lectorat et donc
un équilibre économique » et de
l'hebdo(be) des pentes en particulier.
« Pour ce qui est de Lyon Capitale,
il est vrai que j'ai été ulcéré par
les articles paraissant semaine après
semaine, moins par les sujets qu'ils
abordaient que par la non-vérification
des informations et le caractère
fallacieux qu'elles pouvaient receler.
Pour moi, ce journal n'en était plus
un, il était devenu un pamphlet or il
est au moins une qualité des grands
pamphlétaires, c'est qu'en général ils
ne demandent pas de subventions à ceux
qu'ils ont décidé de prendre pour
cible ! » a martelé le maire, plus
combattif que jamais.
Dans la salle, on n'entend pas une
mouche voler. Reconnaissables à leurs
écharpes, les détracteurs du maire
sont muets. Les joues creusées, la
mine renfrognée. A l'issue du
discours, le président du Club de la
Presse rappelle les exigences d'une
presse libre puis tout le monde se
dirige vers le buffet (tout droit
sorti du ramadan : eau plate, jus
d'orange ou café) pour faire ses
commentaires. De petits groupes se
forment autour des meneurs dépités,
vite délaissés. Tout le monde a le nez
dans les chiffres d'achat d'espaces
publicitaires de la Ville de Lyon
(voir
chronique). Et de découvrir
avec effroi les budgets astronomiques
d'une certaine presse sous perfusion...
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