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Quelle mission pour Lyon dans le concert européen
des grandes métropoles ?
Intervention Gérard PELISSON
Il
est impératif que Lyon fasse partie comme
cela a déjà été dit, des deux ou trois premières
grande métropoles capitales de cet arc Sud
européen. Comment se caractérise une grande
capitale internationale ? C'est bien
évidemment un réseau d'accueil et d'animation
de très haut niveau, et c'est une image attractive.
Il faut que l'on ait envie de venir à Lyon,
que les entreprises aient envie de venir à
Lyon, les chercheurs, les étudiants.
Il
faut que le tourisme soit un axe qui doit
être développé, surtout une politique de congrès.
Lyon réalise à peu près aujourd'hui dans les
congrès un chiffre d'affaires de l'ordre de
30 millions par an. Il y a une large place
pour que Lyon puisse accueillir des congrès
internationaux, alors pour ce faire il faut
évidemment un certain nombre de choses, il
faut que la cité soit animée. Lyon le soir
n'a pas les caractéristiques d'une grande
cité internationale. Il faut également que
nous nous engagions à ce que Lyon soit la
ville de la tranquillité publique. Il faut
que ce soit une ville propre, attractive et
dans laquelle nos hôtes se sentent en sécurité.
Lyon
pourrait parfaitement devenir le siège d'institutions
sportives, de fédérations sportives nationales
ou internationales, et là dans ce domaine,
et là dans ce domaine il y a des choses à
faire.
Intervention
Henry CHABERT
Beaucoup
de choses ont été dites, moi il me semble
que l'on a une chance extraordinaire, c'est
de pouvoir faire en sorte que Lyon, l'agglomération,
la Région Urbaine de Lyon deviennent exemplaires
en termes de développement urbain dans tous
les sens du terme. A la fois dans le développement
des richesses, de l'emploi, mais aussi dans
la qualité de vie. Il me semble que Lyon par
rapport à Milan a l'immense chance de pouvoir
réunir des « établissements humains »
comme Lyon, mais aussi Saint-Etienne, Grenoble,
Valence, L'Isle d'Abeau, la vallée du Giers.
Donc
je crois que sur ce simple plan géographique,
le développement durable est un enjeu essentiel.
Mais ce qui est vrai à l'échelle géographique,
l'est naturellement au niveau de chacun des
quartiers. Et faire de Lyon, et avoir l'ambition
de faire de Lyon une ville dans laquelle on
est à l'échelle humaine, tout en étant à l'échelle
internationale, me paraît une grande ambition,
et une grande capacité d'attractivité que
l'on peut dégager en développant justement
le cur des quartiers et en révélant nos atouts.
On
a parlé du tourisme, quel intérêt a le tourisme,
c'est évidemment développer l'activité et
l'emploi, et on a en revanche des ressources
pour le faire. On a un patrimoine exceptionnel,
il a suffit de mettre en uvre le Plan Lumière
pour finalement révéler la belle au bois dormant,
et ce que l'on a pu faire par exemple avec
Lumière, on peut le faire demain avec la mise
en valeur des fleuves et avec beaucoup d'autres
choses qui permettent de préserver à la fois
de le devenir de cette agglomération et en
même temps de mettre en valeur chacun de ces
habitants. Cela me paraît la meilleure manière
de mettre en valeur non seulement les habitants,
mais ceux qui de l'extérieur pourraient venir
à Lyon.
Intervention
Bruno GOLNISCH
Moi
je crois que la priorité, en tout cas pour
beaucoup de Lyonnais, c'est malgré tout que
Lyon soit une ville propre, sûre, où il fasse
bon vivre, bien sûr sans méconnaître les impératifs
du développement économique qui permet à chacun
d'avoir un emploi, et de mener une vie digne.
Mais
le but n'est pas de courir après telle ou
telle grande métropole européenne simplement
parce que c'est une grande métropole. Je crois
que simplement nous préférons vivre à Lyon
qu'à Hambourg ou à Manchester même si dans
si ces ville il y a des choses agréables.
D'autre
part, le problème ne se pose pas simplement
en ce qui concerne nos relations, ou la comparaison
avec des villes européennes. Je vois pas pourquoi
on n'intensifierait pas les relations avec
par exemple avec Tunis, avec Sao Polo, avec
Boston... Il y a beaucoup de choses à faire
dans ce domaine et pas simplement avec nos
surs européennes. Je crois que l'Arc Alpin
est franchissable, et au risque d'être iconoclaste,
je regrette personnellement que les priorités
aient été, selon moi, mal posées.
Je
ne crois pas que la priorité soit Lyon - Turin,
je connais peu de lyonnais qui vont à Turin,
je connais des Français qui vont en Italie,
je ne suis pas sûr que l'existence d'une liaison
ferroviaire entre Lyon et Turin suffira à
détrôner l'avion, si tant est que cela soit
une fin en soi. En revanche nous sommes sur
l'un des deux axes européens de transit entre
le Nord et le Sud et Dieu sait que nous en
supportons les nuisances, et j'aurais souhaité
que l'on développât plutôt les relations le
long de cet axe qui nous conduirait en relation
avec un certain nombre de grandes villes françaises,
comme Macon, Dijon, Besançon... mais aussi qui
nous permettrait d'entrer en relation avec
le bassin de la Roure et le bassin de l'Europe
du Nord. Moi je pense qu'à mon avis, on a
mal posé les priorités.
Intervention
Gérard COLLOMB
Je
pense que cette dimension est fondamentale
pour Lyon. D'abord parce que cela va l'aider
à sortir de ce qui a été caractéristique de
son passé et souvent on quand décrivait Lyon,
on la décrivait comme une ville introvertie,
repliée sur elle-même, peu accueillante aux
autres. Au contraire, aujourd'hui il faut
sortir de cela, et s'ouvrir effectivement
sur le monde, et c'est là où Lyon prendra
sa véritable dimension. Dans ce sens je vais
par exemple à la fin du mois contacter le
maire de Barcelone pour effectivement essayer
de regarder ce que je disais tout à l'heure,
comment on peut faire en sorte que des grandes
villes du Sud Méditerranéen puissent effectivement
travailler ensemble. Comment Milan, Lyon,
Barcelone, peuvent établir des projets communs
qui tournent effectivement cette région du
sud de la Méditerranée vers le bassin méditerranéen,
et nous permettent de rééquilibrer cette construction
européenne, qui aujourd'hui tend à se tourner
davantage vers le Nord.
Je
crois que Lyon a un rôle fondamental et peut
être effectivement l'articulation entre l'Europe
du Nord et l'Europe du Sud. Je crois qu'effectivement
il faut que nous nous ouvrions vers le grand
large, et que nous prenions contact avec les
grandes métropoles, celles qui vont exploser
demain. San Paolo c'est vrai que c'est quelque
chose d'important, il y a un nouveau maire
qui vient d'être élu, qui va peut-être venir
d'ailleurs venir à Lyon d'ailleurs, je l'espère
dans les temps qui viennent et on peut effectivement
établir une coopération.
Nous
étions récemment à Shanghai, c'est une ville
absolument fabuleuse, qui n'est certes pas
à la dimension de Lyon, mais je crois que
l'on a effectivement à se confronter à un
certain nombre de grandes métropoles émergentes
pour construire notre internationalité
Intervention
Michel MERCIER
Que
la dimension internationale soit une composante
essentielle du jeu des grandes métropoles,
je crois que nous sommes tous d'accord sur
ce point. Je voudrais intervenir sur une constatation :
c'est qu'une ville n'est pas internationale
parce que le maire va à l'étranger, ça ne
suffit pas, il faut autre chose.
Ce
que je souhaite et ce que je voudrais faire,
c'est convaincre les lyonnaises et les lyonnais
que la dimension internationale peut leur
apporter quelque chose. Chacun d'eux dans
leur famille, dans leur entreprise, dans leur
façon de vivre, et qu'ils ne peuvent pas être
seuls, repliés sur eux-mêmes. Il faut leur
faire partager l'ambition internationale,
parce que c'est essentiel. Si cette dimension
là n'est pas portée très largement dans notre
population je crois qu'on manquera quelque
chose, et que notre volonté manquera de supports,
de partage. Bien entendu à partir de cela
il faut que notre ville soit ouverte, ouverte
aux cultures, au monde et que nous nous appuyions
sur les entreprises, les universités, et toutes
celles et ceux qui peuvent donner une réalité
internationale, un contenu au slogan.
Intervention
Marylène Cahouet
Ce
que nous déplorons c'est que Lyon doit se
situer dans une guerre économique, se battre
avec des concurrentes que sont les autres
grandes ville d'Europe, et donc essayer de
trouver sa place pour essayer de se sortir
de la situation ou pour être la meilleure.
Nous
pensons que c'est une logique suicidaire,
parce qu'elle crée des inégalités, renforce
les exclusions, et donc elle nuit, de fait,
au développement.
Nous
pensons aussi que l'on ne peut pas se cantonner
aux villes de l'Europe, aux grandes villes
et aux villes riches en particulier, et que
nous avons des responsabilités envers les
villes et les pays en voie de développement,
en particulier du Maghreb, les villes du pourtour
de la Méditerranée, de l'Afrique. Je pense
que quelques opérations sont menées mais ce
sont souvent des opérations qui se rapprochent
souvent de la charité, que d'une véritable
coopération.
Nous
sommes pour des coopérations avec les villes,
pas forcément les villes de l'Europe, mais
aussi sur deux critères : comment peut-on
travailler ensemble pour construire, pour
donner le même sentiment d'efficacité à l'économie
et pour construire la démocratie c'est-à-dire
la participation effective des citoyens à
ce qui se passe dans leur ville. Je pense
que c'est à ce prix que Lyon prendra un statut
de ville européenne.