Vous avez été l'un des pionniers du minitel et des bases de données. Votre
biographie insiste surtout sur les ventes aux enchères mais élude les
instituts de relaxation ou le minitel rose qui ont fait votre fortune.
Vous avez du mal à assumer ?
Décidément, j'attendais plus de
pertinence sur ma fiche au KGB. Vous oubliez les principaux épisodes, les
machines à sous, les boîtes de nuit, l'affichage libre, les clubs de
musculation, l'organisation des matchs de boxe, le Minitel underground,
l'élevage de kangourous, le bras de fer avec le cartel de la chimie,
l'épisode mexicain, le renouveau Charismatique, l'importation de bonzaïs,
la voix du Parano la vente d'ouvrages religieux, le détournement de
programmes militaires en applicatif civil et j'en passe ...
Vous êtes devenu une des stars de l'Internet avec l'entrée de Bernard
Arnault dans le capital d'ArtPrice. Comment se porte le fleuron de votre
groupe aujourd'hui ?
Je n'ai pas attendu Bernard Arnault pour
être un des pionniers de l'Internet ni les années 2000. J'ai commencé
l'évangélisation en 1987 et le Groupe Serveur a été l'un des premiers
providers français. Quand j'ai démarré l'Internet, nous étions 3 000 en
France et moins de 5 millions de connectés dans le monde. J'ai retrouvé
une de mes interventions à Paris Dauphine où en 1987 je prédisais que nous
franchirions le milliard de connectés vers 2005. 17 ans après, nous sommes
plus de 900 millions et le milliard sera atteint au cours du premier
semestre 2005. Pas si mal la voyance !
Vous avez des preuves de ce que vous avancez ?
Pour ceux qui ont la mémoire courte,
j'ai retrouvé en rangeant mes archives, des premières de couverture du
Monde du début des années 90 où la publicité de Groupe Serveur indiquait :
"Pour les sceptiques, Internet est un phénomène de mode, nous y voyons une
révolution industrielle." Conclusion : les années 2000, qui pour beaucoup,
sont le début de la nouvelle économie, est une énorme supercherie. En
fait, tout s'est joué entre 1987 et 1995, où nous avons pris des dizaines
de participations.
Quelle est la genèse du projet Art Price ?
Artprice est née
d'un projet dément, celui de déréglementer et de normaliser le plus vieux
marché du monde : le marché de l'Art. L'investissement industriel
nécessitait 30 millions d'Euros. Je les ai trouvés en bourse et nous avons
bâti en 9 ans le leader mondial de l'information sur le marché de l'art.
Chaque jour, nous fournissons en information sur le marché de l'art 90% de
la presse mondiale écrite et audiovisuelle ainsi que nos 900 000 clients.
Artprice, c'est aussi pour l'année 2003, plus d'un milliard de requêtes (1
034 673370 de requêtes chiffre officiel visé par les autorités de tutelle
des marchés ). La face cachée d'Artprice, c'est une salle des coffres
géantes au sein du Domaine de la Source de Saint Romain au Mont d'Or, où
plus de 270 000 manuscrits du XVème siècle à nos jours sont conservés dans
un fonds unique au monde sur le marché de l'art.
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