Que s'est-il passé dans votre esprit ? Ne me parlez pas de lassitude,
c'est faux, vous aviez la pêche et étiez supporté par un grand nombre de
Lyonnais qui vous ont quitté après d'ailleurs.
Il ne m'ont pas quitté parce que je ne leur ai rien demandé. Non non,
il s'agit d'une erreur stratégique profonde qui montre une chose, c'est
que j'étais fait pour être un grand avocat peut-être, mais que je n'étais
pas fais pour être un grand politique. Vous vouliez ça, vous l'avez !
Seuls quelques fidèles sont restés à vos côtés au premier rang desquels
Carole Dufour. Certains disent que sa fidélité vous a plus desservi que
servi, qu'en pensez-vous ?
Ce que je sais d'elle c'est qu'elle a été probablement un très grand
directeur de la communication pendant 10 ans à la Ville de Lyon. Ce n'est
pas moi qui dois la remercier mais c'est Francisque Colomb, car la
campagne qui a été montée en 1983 a été un modèle du genre, mais elle
s'est aperçue de ce qui était entrain de se passer et elle a quitté la
mairie de Lyon en janvier 1989 sachant que le désastre était annoncé. Bon,
tout ça fait partie du passé mais j'ai gardé beaucoup d'autres amis
fidèles et innombrables, Fernand Gallula par exemple.
On en parlera ! Par la suite, vous avez végété ! (Rires) En
janvier 2001, vous annoncez votre retrait de la politique. Ce
coït-interuptus, vous n'auriez pas du le faire plus tôt dans votre vie ?
Disons très simplement ceci. Oui, je vais l'avouer maintenant, une
sorte de clochardisation politique s'est alors produite (Rires).
Non, tout ça est sympathique mais... Je vais vous dire, à partie de ce
moment là, j'avais peur de m'ennuyer en politique.
Car même vos dernières fonctions au rayonnement national sous Raymond
Barre son sujettes à caution. Votre successeur Jean-Michel Daclin n'est
pas tendre avec votre vieil âge...
Je ne veux pas répondre à ça ! Mais j'ai
fait beaucoup de choses : j'ai rencontré les dirigeants chinois...
Ce n'est pas ce que vous avez fait de mieux !
Laissez-moi parler ! J'ai rencontré, y
compris grâce au parlement européen, des dirigeants japonais. J'ai voyagé
dans un grand nombre du pays du monde, j'ai voyagé avec Raymond Barre,
j'ai rencontré des chefs d'états, des homme politiques de première
importance, des chefs d'entreprises prestigieux et je peux vous dire que
la manière dont Barre représentait, non seulement notre pays, mais
également Lyon, était exceptionnelle et j'ai beaucoup reçu. Je crois que
l'on a donné un élan à la ville de Lyon. Raymond Barre a été un très beau
moment sur le plan de l'expression extérieure de la ville de Lyon.
Mais pas dans votre vie ?
Peu importe ! Je pense profondément que
Raymond Barre aurait souhaité que je sois candidat en 2001 ! Vous voulez
tout savoir ! Il pense profondément que j'aurais mené une autre campagne
que celle qui a été menée. Mais c'est comme ça ! Mais là, je n'avais plus
rien à faire.
Suite de l'interview
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