Mardi 20 mai 2003
Détenu : Daniel Perez
Commissaires politiques : Marco (Lyonpeople)
et Thierry (àKGB)
Accompagnateur : Philippe Vorburger - Photos : Nico
Monsieur Perez, bonsoir. Vous êtes le président-fondateur de Radio
Scoop mais également une grande gueule aux faux airs de Roger Hanin ou
d'Enrico Macias. Vous êtes convoqué ce soir à l'interrogatoire
àKGB-Lyonpeople. Veuillez décliner votre identité SVP ?
Nom et prénom ? 2ème prénom, c'est souvent celui qui tue !
Daniel, deuxième prénom David qui est celui de mon grand père parce que
chez nous, on donne toujours le prénom du grand père.
Vos amis vous ont-ils affublé d'un surnom ?
Non, je ne pense pas. Mais on pourrait en trouver un ce soir !
Age et lieu de naissance ?
Tlemcen en Algérie dans le département d'Oran, là où est né Patrick Bruel,
une ville de 130 000 habitants animaux compris. Mon âge ? 58 ans, bientôt
59.
Il parait que vous faites une grosse fête pour vos 60 ans, vous allez
inviter toute la ville...
Non non, surtout pas, j'ai horreur des anniversaires, parce que, pour vous
dire la vérité, vieillir - qui est quelque chose de naturel - handicape
mon esprit. C'est dans ce sens que je marche toujours avec un rétroviseur
et je vois les belles années que j'ai passées et j'ai peur que celles qui
sont devant ne soient pas aussi belles.
On nous avait bien dit que vous aviez vieilli... Taille et poids ?
Aujourd'hui, ce matin, 90 Kg après la cure alors que mon poids de forme
c'est 84, 85. Et ma taille, 1,68m sans chaussures, soyons clairs. Parce
que il y a des gens qui mettent des talonnettes... Et moi c'est 1,68m sans
chaussures. Et encore, je vais être plus précis à ce sujet : Les cheveux
plaqués. (rires)
Signe zodiacal et ascendant ?
Gémeau. Et je ne connais même pas mon
ascendant, mon ascendant c'est mon grand père ! (rires)
D'ailleurs comment ça se calcule ?
Faudrait que je demande à ma Rachel...
Signes particuliers sur votre carte d'identité ?
Néant.
Profession des parents ?
Ma mère, comme je suis né dans une famille très
modeste, ma mère à été salariée dans un hôpital longtemps ! Elle était
lingère, c'était le terme exact, et mon père avait un garage mais qui a
duré le temps que durent les voitures. Pas longtemps.
Avez-vous des frères et surs ? Sont-ils votre copie conforme ou
avons-nous hérité du pire ?
Je crois qu'il on fait un essai et puis ils se sont dit : « On abandonne !
». Ils avaient vu le phénomène, je suis fils unique.
Question éducation, on a rarement vu ça ! C'est naturel ou c'est un
personnage que vous vous êtes créé ?
Vous parlez
d'éducation au sens large ? Il faut replacer les choses dans leur
contexte. Je suis né dans un pays en guerre et toute mon adolescence s'est
passée sous les grenades. Ce n'est pas pour faire pleurer les chaumières...
mais ça veut dire qu'on allait à l'école un jour sur quatre et quand on
allait à l'école et ben... ça se passait toujours mal, il fallait partir à
4h de l'après midi et ça nous a beaucoup perturbé. J'ai quand même eu mon
certificat d'étude, mon brevet sportif et mon BEPC. Voilà, c'était déjà
pas mal ?! C'était beaucoup ! D'ailleurs le jour où j'ai dit à ma mère que
j'avais le brevet, quand je suis arrivé, elle faisait la lessive, elle m'a
dit : « Bon, ce n'est pas grand-chose ! »
Suite de l'interview
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