Nul n'est prophète dans son pays... on l'a bien résumé, vous ne l'êtes pas à
Lyon mais vous l'êtes encore moins en France puisque la présidence de la
République souhaite mettre en place une chaîne d'information
internationale alors qu'en France nous avons le siège d'Euronews. Comment
vivez-vous cette situation là ?
On la vit avec beaucoup de recul, et avec
beaucoup de sérénité...
...avec beaucoup de langue de bois aussi ? (rires)
Cher Marco, vous remarquerez que dans ma
réponse j'essaie de faire un préambule et après j'explique pourquoi je dis
ça. C'est un peu comme l'histoire des réflexes ! Je vais donc vous
expliquer pourquoi j'ai utilisé les mots « recul » et «sérénité ». Vous
n'êtes pas au courant de tout ! Et sur ce coup-là vous êtes un peu sec mon
cher Marco ! (rires) Je vous recommande notamment la lecture du
Progrès d'hier...
Nico : Je ne lis pas le Progrès !
Vous ne lisez pas le Progrès ! (rires)
J'attends de voir quand je lirai Lyonpeople avec délectation au mois de
juillet si cette phrase sera incluse ou pas dans cet interrogatoire ! Donc
vous avez raté la lecture du Progrès d'hier... Il se trouve que les choses
changent sur Lc2i. Tf1 annonce plus ou moins publiquement qu'il n'y croit
pas (interview de Robert Namias parue dans le Figaro). Il y a plusieurs
effets à ça : le premier, il semble difficile d'allier les forces de Tf1
et de France télévision dans une chaîne comme celle-ci. Deuxièmement il
semble difficile de réaliser la chaîne avec le budget actuel qui est
alloué à cette chaîne et qui semble assez insuffisant par rapport à
l'ambition qui lui est portée. Enfin il y a eu un changement de
gouvernement, comme vous le savez sans doute ! Le Premier Ministre
lui-même a toujours été favorable à une option 100% publique.
Comment comptez-vous vous faire entendre ?
Ecully est loin de tout et le chemin des
mouilles n'est pas le chemin le plus emprunté par la classe politique
française ! Donc il semblerait que les choses changent et quand je vous
dis que nous suivons ça avec recul et sérénité, on sait nous même que le
projet n'est pas encore fait, il y a une chance pour qu'Euronews puisse
faire partie de ce projet quoiqu'il arrive et cette chance est d'actualité
à ce jour. Il se trouve que si nous devions faire quelque chose on ne le
ferait qu'en partenariat avec notre actionnaire principal qui est France
Télévision. Nous sommes au service et à la disposition de France
Télévision qui sait que nous pouvons développer le projet. Après, je vous
conseille de regarder les journaux dans les jours qui suivent, vous verrez
qu'il y a quelques personnalités lyonnaises imminentes qui croient
beaucoup au projet Euronews et qui vont le faire savoir très haut et très
fort.
Aujourd'hui, vous dirigez une équipe de 240 permanents, dont 160
journalistes de quinze nationalités différentes. Combien de langues
pratiquez-vous ?
(Rires) Aux 140
permanents, il faut ajouter ceux que l'on oublie toujours ce sont les
pigistes et les intermittents qui sont au nombre de 100. Alors comme
d'habitude je suis très médiocre mais je pratique l'anglais avec beaucoup
de peine et je parle à peine allemand qui est ma langue paternelle et voir
même maternelle parce qu'il faut savoir que lorsque je suis arrivé à Lyon
je ne parlais pas français. Je pense avoir un petit blocage psychologique...
Suite de l'interview
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