On
a même laissé entendre que le « crime » profitait à l'UDF.
Ils sont parvenus à vous déstabiliser de toutes façons ...
C'était
le but des lettres anonymes. Mais il se trouve que l'ensemble de ce qui
était contenu dans les lettres anonymes s'est progressivement dégonflé
et aujourd'hui, puisque l'instruction est bouclée depuis le 29 Juin,
vous avez pu voir que toute cette description qui a été faite me
concernant à propos de relations ou autres s'est totalement dégonflée.
Rien, dans l'ensemble de l'instruction, n'a été de nature
à démontrer quoique ce soit qui soit négatif dans ma responsabilité
d'élu. Il reste une bataille d'experts sur la maison, ce qui est
nullement fondé en droit, ce qui m'a fait naturellement déposer un mémoire
en non lieu. Et c'est tout. Il ne reste que cette affaire. Imaginez, on
nous avait promis l'Himalaya et on se retrouve en train de grimper sur
le gros caillou de la Croix-Rousse.
Vous
avez des élections en ligne de mire et il faut gérer ça ...
Depuis
longtemps, je sais que la politique, même si ce phénomène s'est
intensifié depuis quelques années, n'est ni un long fleuve tranquille,
ni un milieu où la tendresse est au cur des Relations Humaines. Donc,
il faut s'y habituer et le gérer, j'étais déjà préparé par la
Cour des Comptes...
Sans
langue de bois, n'avez-vous pas été imprudent de confier les travaux
de votre maison à une entreprise qui a sponsorisé votre association Le
Forum Européen ? Franchement, s'il y avait un regret, ce serait
celui-ci de se dire : « j'ai été imprudent de l'avoir fait »
sachant que cette connerie risquait de vous retomber dessus ? C'est une réflexion que l'on entend à votre sujet
aujourd'hui...
Vous
l'avez dit vous même, c'est une connerie donc je ne vois pas en quoi
la Ville de Lyon peut être concernée par une connerie pareille. Moi, je
n'ai pas de regret. Quand j'ai fait cette affaire là, j'ai fait
appel à la Société Billon, je
l'ai dit dès le début et ceci s'est vérifié également, parce que
c'était une entreprise régionale, parce que c'étaient des amis et
parce qu'ils n'avaient jamais travaillé avec la Ville et la Courly. J'ai considéré normal de les faire travailler. J'ai refusé de
faire travailler des entreprises amies qui étaient pour la plupart
naturellement disposées à faire les choses en toute légalité. J'ai
choisi cette entreprise parce qu'elle ne travaillait pas avec la Courly
et par ailleurs parce que je les connaissais.
Plusieurs
experts sont passés chez vous. L'un dit qu'il y a 900 000F de travaux
et l'autre 400 000F. Lequel est resté un peu trop de temps à la
buvette ?
Vous
parlez de celui qui a changé la douche ? Il a du voir double !
(rires).
Quand
vous allez à l'étranger, est-ce qu'on vous parle de vos affaires ?
Vous
savez, les gens me connaissent, d'abord mes amis élus et je
constate qu'aucun d'entre eux ne m'a lâché et n'a cru que
j'avais pu être mêlé à ces affaires. Vous savez, la Ville de Lyon
est immense mais c'est aussi une petite ville et tout se sait. Les
industriels, les promoteurs, les chefs d'entreprise me connaissent également
et savent ce qu'il en est. A l'extérieur, les gens savent aussi ce
qu'il en est. Donc, qu'ils aient été peinés comme moi je l'ai été,
ça m'a fait un mal terrible parce que c'est difficile d'en prendre
tout à coup plein la tête alors qu'on sait de quelle manière on a géré,
mon patrimoine est sur le net, il est connu. J'ai exercé des
responsabilités importantes et je ne suis pas quelqu'un qui flambe,
tout le monde le sait aussi. Tout le monde a été peiné, c'est dur.
Ceci dit, j'ai le mérite d'être l'élu le plus contrôlé de
France et les Lyonnais, sauront me faire confiance car j'ai été passé à la
lessiveuse comme aucun autre candidat.
Vous ne serez pas trop fatigué en sortant de la machine...
Ni
mon enthousiasme, ni ma détermination, à aucun moment, peut-être au désagrément
de certains de mes concurrents, n'a été en tous cas, altéré par ça.
Je crois que je l'ai montré au cours des 6 mois.
Je
n'ai aucune amertume, aucun esprit de revanche. On m'a dit, pourquoi
tu ne lâches pas les dossiers que tu connais. Ce n'est pas le genre de
la maison donc j'ai refusé d'appliquer ce genre de méthode, cela n'a rien enlevé
à mon état d'esprit. Je considère
que s'il y a une confiance à lier avec les Lyonnais, ce sera fondé sur
l'expérience de l'exercice de mes fonctions à Lyon, dans mes
fonctions de député européen, j'ai été chef d'entreprise :
une conjonction d'expériences que je peux aujourd'hui mettre au
service des Lyonnais.
Il
y a un petit hic dans la façon dont vous avez géré votre communication
que nous avons relevé chez Lyonpeople.
Vous avez fait des pieds et des mains pour que les télévisions
locales viennent visiter votre maison et au dernier moment vos avocats
s'y sont opposés...
Moi,
je n'ai rien à cacher.
Par contre vos avocats, eux, n'étaient pas très chauds...
Sur
l'ouverture générale, il n'y a eu aucun problème. Certains
journalistes connaissent la maison. J'ai même ouvert avec mon épouse
la maison à une centaine d'élus à l'occasion d'une garden party
au mois de mai, pour que les gens se rendent compte qu'il n'y avait
pas de robinets en or, que l'aménagement était sommaire...
Oui, il paraît même qu'un camion de déménagement
était passé la semaine précédent la fête pour débarrasser les plus
belles pièces de mobilier...
(Rires)...
Plus
sérieusement, on a quand même eu l'impression que vous ne vouliez pas
que les Lyonnais découvrent votre palace ...
Ils
l'ont vu puisque TLM a fait
des images et France 3 aussi.
Des images extérieures...
En
fait mes enfants n'ont pas apprécié. Ils m'ont dit qu'il
s'agissait d'une affaire privée et on ne voit pas pourquoi ce serait
étalé dans des conditions qui ne sont pas souhaitables. Mes avocats,
pour des raisons qui leur appartiennent, et que je préférerais garder
pour moi, ont jugé que le moment n'était pas venu pour ça...
Votre
mise en examen a été un coup de tonnerre dans l'actualité lyonnaise
...
Gérard
Collomb est devenu intelligent ce jour-là ...
Il a parlé de « déflagration en chaîne ». Certains médias
n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère en particulier nos confrères
de Lyon Mag' que vous avez fait condamner depuis. Quel contentieux
entretenez-vous avec Brunet-Lecomte, son rédacteur en chef ?
Je
le connais à peine. Je l'ai rencontré 2 ou 3 fois, je ne sais pas ce
que je lui ai fait. Il m'a, à plusieurs reprises et de façon systématique,
chargé de tous les maux de la terre et pire, ouvertement. Il a fait des
dessins épouvantables chaque mois, les uns après les autres, je n'ai
jamais rien dit. La liberté de la presse est totale et par conséquent,
c'est son droit le plus strict de dire ce qu'il a à dire. Je n'ai
pas apprécié 2 choses, à 2 reprises : la manière dont il a fait
une interview en cours de campagne municipale où il a déformé la réalité.
Il a remis ça, un mois après, soi-disant en venant enquêter sur le
POS mais en faisant en réalité son article sur toute autre chose. On
peut respecter mutuellement la liberté d'expression des politiques et
des journalistes mais on doit le faire avec déontologie. A partir du
moment où je considère que cette déontologie est largement mise à mal
de manière répétitive et successive alors, il y a un moment où je dis :
« on arrête là ! ».
On
remarque que Lyon Capitale, loin
d'être favorable à vos idées, a toujours été très gentil à votre
égard, cela ne leur ressemble pas... Serait-ce à cause de certains liens
familiaux comme on le raconte en ville ...
Non,
mes liens familiaux avec Lyon
Capitale n'ont rien à voir avec leur ligne éditoriale. Ils
existent, c'est connu. J'ai le droit d'avoir une petite fille qui a
comme mère une journaliste de Lyon
Capitale. Leur ligne éditoriale et politique n'a jamais été
influencée à cause de ce lien.
On vous sent de plus en plus isolé - au sens
premier du terme - lors de vos apparitions publiques ( à
l'inauguration de la Biennale d'art contemporain, à
l'auditorium...). Serait-ce la conséquence de vos ennuis judiciaires ?
Il
m'arrive de prendre parfois volontairement du recul. J'ai quand même
appris que si l'on veut être dans le groupe de tête, on peut y être. Je
suis député, je suis 2ème adjoint à la Mairie de Lyon, 2ème
vice-président à la Communauté Urbaine. Si je veux être à côté de R.Barre
quand il dit quelque chose, j'y suis. Si vous voulez être en tête
d'un cortège, c'est très facile :au lieu d'arriver par derrière,
vous arrivez par devant, vous saluez tout le monde et vous vous asseyez.
Donc, si j'avais voulu être dans les quatre de tête à la Biennale,
j'aurai été dans les quatre de tête ...
Et
vous auriez été entouré de façon naturelle ...
Tout
à fait.
Vous
disiez qu'aucun de vos amis ne vous a lâché dans vos rangs. Or il y en
a qui sont un petit peu moins assidus qu'avant, un petit peu plus
frileux. Vous avez dû les sermonner - je pense à Denis Trouxe entre
autres - pour qu'ils prennent vraiment position en votre faveur ...
Denis
Trouxe est d'une loyauté à toute épreuve, d'une qualité de
position qui est vraiment remarquable. Il a toujours été clairement et
systématiquement fidèle à la position qu'il avait prise avant ma mise
en examen.
Vous
n'avez jamais dû lui serrer un peu la vis ?
Non,
ce n'est vraiment pas mon genre, tout le monde pourra vous le dire. Je
constate de manière très large, que ce soit au RPR, que ce soit
l'ensemble des élus, tout le monde a été vraiment parfait. Peut-être
à deux personnes près, mais sur un nombre tellement important et compte
tenu de la manière dont les choses se passaient, je trouve que c'est un signe très
fort, très positif et, je peux le dire, qui m'a beaucoup aidé.
Donc,
finalement, tout le monde est resté à vos côtés. Par contre, il y en a
un qui ne vous porte pas dans son cur c'est Marc Fraysse. Il paraît
que vous avez failli en venir aux mains début juillet. Vous avez des
gants de boxe toujours au frais dans la Laguna ?
Moi
qui suis pacifiste comme un ange ...
Oui
mais quand on vous chauffe les oreilles ...
Oui,
dans ce cas là, je pique des colères froides, mais je n'ai jamais osé
en venir aux mains avec personne.
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