D'où vient ce contentieux avec Marc
Fraysse. C'est vraiment une
histoire de personne ?
Non,
pas du tout. Ca l'est devenu depuis mais initialement ça ne l'était
pas du tout. Marc Fraysse était député du Rhône, sa responsabilité était
d'assurer les élections à Villeurbanne. Il a quitté Villeurbanne pour
des raisons qui lui appartiennent, il a voulu conquérir un siège à Lyon,
il a oeuvré, comme il sait le faire pour avoir une investiture arrachée en
dernière minute. La démocratie est ce qu'elle est. A partir du moment
où les électeurs ont tranché, j'attendais de sa part qu'il respecte
la démocratie comme je l'ai toujours fait. Il en a décidé autrement,
c'est son droit le plus strict. Mais qu'on ne me demande pas, en plus,
de ne pas vouloir considérer qui est Fraysse, ce qu'il a pu faire et la
manière dont il s'est comporté.
Et
avec Raymond Barre, comment se passent vos relations avec Mr le Maire ?
Les
relations sont complexes. J'admets ses grandes qualités sur un certain
nombre de sujets et je peux dire que j'ai toujours obtenu son soutien
dans un certain nombre d'actions qui n'étaient pas simples. Alors, il
y a ce côté là qui est très positif. A côté de cela, je l'irrite,
je l'agace, j'ai le sentiment de lui hérisser le poil parfois. Je
suis l'héritier du RPR qui l'a agacé entre 1976 et 1981
et je pense que c'est quelque chose qu'il n'a jamais totalement
oublié. J'ai été un des artisans de la politique conduite de l'époque
par M.Noir. Et puis, je suis un vilain petit canard, je suis d'une
indépendance farouche, je dis ce que je pense avec un maximum de
courtoisie mais sans détour. Ce sont peut-être ces éléments qui,
conjugués au fait qu'il a des gens autour de lui, et c'est ça le véritable
problème, des gens qui ne cessent de le remonter et qui jouent un rôle
tout à fait pervers...
Des
noms ?
Non,
ils sont suffisamment nombreux pour que vous reconnaissiez certains
d'entre eux ... Si j'ai un regret, outre celui de ne pas avoir été
Maire parce que, naturellement, les choses ne se seraient pas passées
comme elles se sont passées, c'est de ne pas avoir joué la confiance.
Il a cru bon de s'appuyer sur une espèce de majorité qui n'en était
pas une. C'était vraiment une armée mexicaine sans capacité d'agir
avec des déséquilibres politiques, et les actions n'ont
pas été aussi fortes que celles attendues. C'est un peu ça qui fait
la difficulté de nos relations.
Politique
mise à part, on vous voit souvent dans les endroits branchés. C'est
par goût ou par démagogie ?
Non,
c'est par goût. Je suis né sous le signe de la Balance et la balance
peut être très étriquée ou bien très large. Les lieux branchés sont
très importants mais vous me verrez aussi le 8 Septembre à Fourvière -
ce n'est pas par démagogie - à l'occasion des vux des échevins.
J'étais aussi aux JMJ à Rome, alors ça, c'était branché (rires),
je retire ce que j'ai dit. Je serai aux vux des échevins, ce n'est
pas branché. Donc, vous me verrez dans des lieux très différents.
Quand
vous étiez au Festival de Vienne l'année dernière en costard cravate,
c'était pour serrer les mains aux notables ou
vraiment pour écouter
de la musique ?
Vous
m'avez vu ? Non, je n'ai pas eu le temps d'enlever ma cravate.
Vous
étiez un peu décalé ...
Oui,
mais ça m'arrive d'être décalé aussi dans des lieux de ce type là.
Ce qui vous prouve bien que j'y vais pour écouter de la musique.
Un
endroit où l'on ne vous voit pas beaucoup, c'est à la tribune
officielle de Gerland. C'est le foot ou J.M.Aulas que vous n'aimez pas ?
J'aime
beaucoup les deux mais je ne suis pas un fana des matchs de foot donc je
ne vais pas vous dire que je suis un fana des tribunes de foot. Mon père
était lui un fana de foot. Il n'a jamais raté un match des Verts à St
Etienne ou à l'extérieur à la grande époque des Verts. Je comprends
tout l'attrait que le public peut porter au foot, je comprends et
j'apprécie l'ambiance de Gerland, de temps en temps, j'y suis.
Si
vous y allez pour un derby, vous êtes pour St Etienne ou pour l'OL ?
Je
suis Lyonnais et par conséquent, je vibre pour Lyon. Ceci dit, c'est un
jeu. Il y a une chose que j'adore quand je vais à Gerland, c'est les
virages. Les supporters avec leurs tambours, j'apprécie beaucoup.
Qu'est
ce que vous pensez du personnel politique qui vient parader dans cette
tribune alors qu'ils n'ont pas d'affinité particulière avec le
foot?
Il
y en a qui apprécient sacrément le football. Parlez-en à mes amis
Chavent ou Caillet, ils n'y vont pas pour parader, ils adorent le foot
et ils ne rateraient pas pour tout l'or du monde un match.
Justement,
je ne parle pas de ceux-là ...
Ah
bon, il y en a d'autres ? (rires)
Vous
avez une carrure athlétique et un appétit de moineau. Quel sport
pratiquez-vous ? Est-ce que vous vous êtes mis au surf ?
Non,
pas le surf. J'ai un sport que je pratique régulièrement, c'est le
footing. En plus, je le pratique tout seul comme ça je vais à mon
rythme.
Où
est-ce qu'on vous croise en survêtement ?
Pas
en survêtement mais en short, ne le répétez pas trop à mes
admiratrices (rires). Non, je fais du jogging quand je pars de chez moi,
sur la colline de Fourvière donc c'est très simple, j'ai mon
parcours régulier ...
Votre
chemin de croix en quelque sorte ...
Oui,
un chemin de croix. Il peut y en avoir d'autres agréables (rires) et
celui-ci est agréable. D'ailleurs, ce n'est pas le chemin de
croix mais le chemin du rosaire (qui monte à Fourvière NDLR) C'est
différent, les 5 mystères : glorieux, douloureux, joyeux ...
OK.
Donc, on restera sur joyeux ...
C'est
vrai que je le fais régulièrement. Quand je pars en voyage, j'emporte
toujours dans ma valise mes baskets, mon short et puis, généralement un
peu avant que les réunions commencent, je fais mon jogging. Ce qui me
permet de voir une expérience de quantité de villes dans le monde. Si
vous êtes à pied, c'est trop lent, si vous êtes en voiture, vous ne
voyez rien et courir, c'est fabuleux. Cela vous permet d'aller vite
mais en même temps de vous arrêter, d'entrer dans des échoppes, de
respirer. Curieusement, quand on est en short et tee-shirt blanc
n'importe où dans le monde, on ne vous voit pas. J'ai couru à
Bombay, à Cuba, à Istanbul...
Bientôt
le marathon comme François Léotard ?
Non,
aucun plaisir. Je cours pour me faire plaisir mais aucunement pour les
performances.
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