Mardi 13 janvier 2005
Détenu : Gilbert Coudène
Commissaires politiques :
Marco (Lyonpeople) et Pierre (àKGB)
Photos : Nico
Gilbert Coudène, bonsoir. Vous êtes
co-gérant et chef de projet à la Cité de la Création, une coopérative
spécialisée dans les fresques murales de grande envergure. Le fiasco des
fêtes du 8 décembre vous a donné l’occasion de pousser un coup de gueule
lors de la remise du trophée Lumière. Une rixe (verbale) s’en est suivie.
C’est la raison pour laquelle nous vous avons convoqué à cet
interrogatoire à KGB. Veuillez décliner votre identité SVP ?
Nom et prénom ?
Coudène Gilbert
Avez-vous un
surnom ?
Polnareff en étant plus jeune et aujourd’hui en étant plus
vieux c’est Plamandon, mais c’est moins drôle ou Rod Stewart !
Age et lieu de
naissance ?
53 ans à Oullins
Taille et poids ?
1 m 78 - 77 kg
Signe zodiacal et ascendant ?
Cancer
Signes particuliers
sur votre carte d’identité ?
Port de lunettes (c’est une obligation).
Situation
matrimoniale et nombre d’enfants ?
Célibataire, une fille.
Profession de vos parents ardéchois ?
Mon père travaillait à la SNCF comme beaucoup de gens venus
de l’Ardèche et ma mère était employée de bureau.
Où avez-vous effectué votre scolarité ?
A oullins. Tout petit à l’école de la
Saulaie et ensuite à l’école Jean Macé à Oullins.
Au premier rang et au fond de la classe et aux côtés du radiateur Gilles
Buna ? (rires)
C’est l’inverse, Gilles Buna était devant
parce qu’il était un très bon élève.
C’était un fayot ?
C’était pas un fayot, non non ! C’était
un garçon qui était très mignon tout petit et il avait un petit sourire
enjôleur, on lui voyait plus les yeux quand il souriait. Il était craquant
et il était bon élève. Il était donc pratiquement toujours le chouchou des
maîtresses. Et ça nous énervait un peu !
Et il ne l’est plus ?
Je ne sais pas ! (rires)
Jusqu’où êtes-vous allé dans vos études ?
Mon père m’a forcé, m’a aidé et encouragé
à aller le plus loin possible. Donc je suis allé jusqu’au baccalauréat,
j’ai même fait la faculté pendant trois ans, une licence de lettre et de
sociologie. Après je suis parti à travers le monde pour visiter et ensuite
je suis rentré à l’école des Beaux Arts.
Vous avez 17 ans quand débutent les fameux évènements de mai 68. Comment
s’est comporté le jeune Coudène ?
Il était déjà combatif car il avait senti qu’il se passait
quelque chose dans l’air du temps. Il avait compris qu’il y avait des
valeurs qui l’intéressaient et qui étaient criées dans la rue. Il a donc
suivi. Pour l’anecdote, il y avait les lacrymogènes qui faisaient pleurer
les filles et moi j’étais attentif à ça donc du coup ça m’a beaucoup
servi !! C’est au cours de ces événements que j’ai décidé de ne pas faire
l’armée, de ne pas travailler pour un patron, de ne pas me marier… et de
combattre, de tout mon corps, pour les droits des femmes !!
Votre carrière de séducteur a démarré sur les barricades…
Je me suis aperçu que d’être attentif,
attentionné, cela permet effectivement d’être reçu comme quelqu’un
d’agréable !
Comment s’est passé votre séjour aux Beaux Arts ?
Ça ne s’est pas tellement bien passé… Je
me souviens qu’un matin, quelqu’un a trouvé un pinceau et un tube de
peinture dans un atelier et cela avait dû faire scandale. Des experts de
la culture se sont certainement déplacés et ont fait une enquête la dessus
pour que s’arrête cette ringardise populiste qui était le fait de peindre
aux Beaux Arts… pour résumer !
Vous sortez diplômé ?
On part juste avant et tout le groupe se
forme à ce moment là en vidant la quatrième année puisque nous sommes
partis tous ensembles !
Suite de l'interview
|