Franc-maçon de
gauche, affilié au Grand Orient de France. Pour le business ou la philo ?
Je suis rentré en maçonnerie il y a très longtemps en 1979,
je suis un vieux franc-maçon. Je suis rentré là au début parce que je ne
trouvais pas ma voie dans les partis politiques et je pensais que ce lieu
serait un lieu où je pourrais échanger, dialoguer. La première chose que
l'on découvre c'est que c'est une démarche personnelle... J'ai découvert
qu'avoir 3 heures deux fois par mois c'est un moment d'apaisement de soit
et un moment de retour sur soi ce qui est assez intéressant. Cette
démarche sur soi se fait en collectif puisqu'on est plusieurs dans une
cellule que l'on appelle la loge qui regroupe 40 à 60 personnes.
Vous nous disiez
tout à l'heure que vous ne croyez pas en Dieu. Est-ce pour cela que vous
avez choisi le Grand Orient ?
Non pas du tout. Dans ma loge il y a en a beaucoup qui
croient en Dieu et certains qui vont à la messe le dimanche. J'ai choisi
le Grand Orient un peu par hasard au début mais c'est la plus ancienne
obédience historique et je crois pas mal à l'histoire. Ce n'est pas
politique, il y a des obédiences qui m'intéressent moins mais il y a
plusieurs obédiences qui sont intéressantes en maçonnerie. Je défends en
revanche les obédiences masculines, féminines, mixtes, je crois qu'il ne
faut pas vouloir mettre la mixité partout.
On dit qu'avec
Gérard Collomb les francs-maçons ont repris la ville en mains. Qu'en
pensez-vous ?
Je pense que c'est absolument faux. Si je n'étais pas franc-maçon, je ne
serais pas tout à fait comme je suis aujourd'hui mais la franc-maçonnerie
n'est pas ce que l'imaginaire en dit.
Vous n'avez jamais fait de business grâce à votre appartenance à la
franc-maçonnerie ?
Je n'ai jamais eu un seul dossier. Je peux vous affirmer que je n'ai
jamais eu aucun dossier professionnel sur la franc-maçonnerie. En
revanche, elle m'a permis d'avoir des amis, de connaître des gens, de
rencontrer... Mais ce n'est pas un réseau comme le veut l'opinion. C'est une
expérience personnelle intéressante.
De grands hebdomadaires comme l'Express lèvent encore des affaires souvent
liées à la maçonnerie et pas uniquement dans le sud de la France...
C'est principalement dans le sud de la France parce qu'il y
a une maçonnerie avec une obédience particulière... Je vous ferai remarquer
quand même que nous sommes arrivés à l'Hôtel de ville en 2001, nous avons
tenu à faire savoir et à dire : « Nous sommes francs-maçons et nous le
disons ! » Donc il y a une volonté de clarté pour que l'on ne nous accuse
pas. Il faut voir ce qu'est la discrétion maçonnique : on considère que la
maçonnerie ne doit pas rentrer comme un élément social dans la vie
sociale.
Vous condamnez le dévoiement de certains ?
Je fais même plus que condamner. Chaque fois que je
peux, je le chasse. Mais objectivement, aujourd'hui à la ville de Lyon, je
peux vous assurer que les choses sont extrêmement propres et clean. Et que
la maçonnerie ne vient pas perturber les choses.
Suite de l'interview
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