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/ LES INTERROGATOIRES à KGB 


 

 

Malheureusement la création du Tavernier de Saint Paul sonne le glas de cette période faste. Les difficultés financières liées à cette affaire rejaillissent en cascade sur l'ensemble du groupe qui dépose le bilan. Combien avez-vous perdu dans cette faillite ?

J'y suis pour rien dans ce truc. Je n'étais pas associée, j'étais directrice d'exploitation. Ça n'a rien à voir. Moi je n'étais que salariée. J'aurais pu faire le choix de rester avec les repreneurs. Je ne l'ai pas fait parce que j'en avais marre. A l'époque, je n'avais pas le recul suffisant. Je ne prenais jamais de vacances, donc j'étais crevée. On ferme une histoire, on tourne la page. On fait autre chose.

 

Comme vous étiez la star du Bar Américain et comme de nombreuses stars du show-biz, vous avez entamé quand même une petite traversée du désert pendant...

...même pas, je me suis bien reposée. (Rires) Moi je me repose tous les dix ans. Je suis restée sans travailler un an et demi par là. Mais je me suis reposée. J'ai vu ma famille. J'ai bougé un peu.

 

Vous êtes une folle de travail, donc le travail vous manquait un petit peu. Vous allez mettre votre talent au service d'autres établissements...

C'est à ce moment-là que j'ai fait un bref passage chez Pierre Souvignet. Parce qu'il collaborait déjà avec Pignol sur Eurexpo. Il cherchait quelqu'un pour tenir son affaire et c'est tombé, ça n'a pas été très long, parce qu'il a vendu sur ces entre faits, et c'est là que j'ai connu les propriétaires de l'Impératrice (aujourd'hui café Pearl). Les propriétaires du Pearl ont ensuite racheté l'Helvétie. Comme c'étaient des gens très gentils mais complètement largués, je leur ai tenu une saison pour leur faire voir que ce truc pouvait tourner.

 

Et vous vous êtes fait une réputation de Bernard Tapie de la restauration...

Il ne faut pas non plus exagérer ! Ça a été quand même le coup de grâce quand je suis partie à côté. Mais bon, ils le savaient. Moi, j'avais fait une petite mission pour leur montrer comment mener une affaire comme ça. Parce qu'il était pharmacien le pauvre monsieur...

 

Il se trouve qu'après cet épisode-là, vous êtes embauchée par Pascal Donat qui venait de reprendre le Grand Café des Négociants ?

Oui, il l'avait déjà depuis un an, un an et demi.

 

Alors comment s'est passée la rencontre.

Pascal passait souvent sur la terrasse, devant le Pearl. Un jour, j'ai demandé un rendez-vous, et c'est moi qui lui ai proposé mes services. Parce que je voyais qu'il y avait un potentiel... ça me faisait mal au cœur de voir que c'était sous-exploité à l'époque.

 

Qui s'occupait de l'affaire à l'époque ?

(silence)

 

C'est ça l'élégance... (rires) Aux Négos, vous êtes la patronne de 30 personnes que vous dirigez à la baguette. « Accueil ! », « Silence ! » sont vos interjections préférées. C'est du management à l'ancienne ?

Oui, c'est peut-être à l'ancienne, mais il n'empêche que c'est le B-A-B-A. Surtout dans une affaire où il n'y a jamais de temps libre. Ce n'est pas comme un restaurant traditionnel. Tu n'as pas le midi, tu fermes et tu fais ta mise en place pénard pour le soir. Tu es sur le qui-vive de 7 h du matin à 1 h du matin, tu as du monde à n'importe quelle heure de la journée. Donc, il faut un minimum de sérieux. Il faut toujours être au garde-à-vous. Oui effectivement, toujours à l'accueil.

 

Evelyne Charpiot vous a précédé à ce même poste avant de reprendre le Cintra. Quels étaient vos rapports avec elle ?

Très sympas. Très cordiaux aussi. On ne se voyait pas très souvent parce que moi j'étais bloquée dans mon coin. Elle était peut-être moins bloquée dans le sien mais on se voyait quand même assez peu. On se retrouvait chez le coiffeur. (rires) Qui est à mi-chemin, chez Franck rue du Palais Grillet. C'était quelqu'un de remarquable. Une grande pro.

 

Suite de l'interview