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/ LES INTERROGATOIRES SUR LE CARO


06 février 2006

 

 Thierry Teodori sur le Caro

 (directeur de la Halle Tony Garnier)



 

Le CARO DE LYON - Mercredi 18 janvier 2006
 

 

Thierry Teodori, bonsoir et bienvenue au Caro de Lyon. Le directeur de la Halle Tony Garnier que vous êtes s'est-il déjà retrouvé sur le carreau ?

Bien entendu étant donné mon grand âge ! Ça m'est arrivé plusieurs fois ! Des fois, j'avais tout fait pour et puis des fois ça m'est tombé dessus comme à tout le monde !

 

Par la grâce de qui ? Un producteur, un politique, une fille ?

Pour moi « sur le carreau » c'est une histoire de cœur ! Sinon, on a tous des échecs dans nos vies et pour moi « être sur le carreau » c'est quelque chose qui va au fond de soi, du côté du cœur.

 

Vous-même, avez-vous déjà laissé quelqu'un sur le carreau ?

Certainement, j'ai essayé de le faire le moins souvent possible avec un peu d'élégance.

 

Pourtant ce n'est pas la coutume chez les Corses. Quel lien conservez-vous avec l'Ile de Beauté ?

Assez peu en fait. C'est-à-dire que moi je suis né à Lyon. J'y suis allé comme beaucoup de gens en touriste, je pense qu'il y a un atavisme qui est présent bien sûr. Mais c'est vrai que je ne suis pas un exégète de l'histoire corse et je ne suis pas quelqu'un qui évolue dans les circuits corses.

 

Vous n'avez pas le petit drapeau corse à l'arrière de la voiture ?

Non. Pas du tout.

 

Avez-vous encore des attaches familiales là-bas ?

Oui, nous avons une maison de famille, des cousins germains. Mais je vais assez rarement là-bas.

 

Votre père, en tant qu'administrateur du théâtre du 8ème a beaucoup œuvré pour que Lyon se mette au diapason du rock. C'est lui qui vous a emmené à votre premier concert ?

Oui, d'une certaine manière absolument. C'est assez drôle parce que demain nous avons le concert des Deep Purple à la Halle alors que les concerts en 1969 au Théâtre du 8ème étaient Deep Purple, Soft Machine, après au Palais des Sports nous allions voir les Rolling Stones, Led Zeppelin,... Effectivement, j'écoutais cette musique là, j'écoutais le live à cette époque. 

 

Vous avez fait toute votre carrière dans le monde du spectacle musical. Comment cette aventure a-t-elle démarré ?

Mon père étant collectionneur d'art moderne, j'ai été très jeune baigné dans le milieu artistique et c'est vrai quand on est adolescent et quand on a la chance d'évoluer dans ce milieu-là, forcément il y a des choses qui se passent, une sensibilité. Étant moi-même musicien, naturellement je me suis orienté vers la musique parallèlement à mes études de géographie et d'astrophysique. J'ai commencé, comme on dit dans notre métier, par pousser des caisses. J'ai fait des rencontres de producteurs, je parlais assez bien anglais, à cette époque-là c'était moins courant qu'aujourd'hui, et puis j'avais beaucoup envie de faire ça.

 

Votre père n'a rien dit quand vous avez abandonné vos études ?

En fait, j'étais passionné par la cosmologie, ce que l'on appelait l'astronomie à l'époque, mais j'étais aussi passionné de rock'n roll ! J'ai continué mes études tout en m'intéressant de plus en plus à ce secteur-là. J'ai commencé à travailler dans les périodes de vacances sur des festivals, sur des concerts,...

 

Vous étiez intermittent du spectacle en quelque sorte ?

À l'époque oui. Le terme n'existait pas, mais effectivement j'avais cette passion et petit à petit j'en ai fait mon métier.

 

On imagine que les débuts ont été épiques...

Oui (rires). Au tout début, il faut savoir que lorsque les Pink Floyd venaient au théâtre du 8ème, il y avait trois techniciens avec eux et un véhicule. On montait donc le matériel ensemble et le concert se faisait le soir. C'était un peu une époque bénie par rapport au fait que le contact avec les artistes était très présent. C'était beaucoup plus excitant qu'aujourd'hui, ce métier est devenu extrêmement cadré, il y a beaucoup d'intermédiaires, c'est beaucoup plus virtuel qu'à cette époque là.
 

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