Thierry Teodori sur le Caro
(directeur de la
Halle Tony Garnier)
Le CARO DE LYON - Mercredi 18 janvier 2006
Thierry Teodori,
bonsoir et bienvenue au Caro de Lyon. Le directeur de la Halle Tony Garnier que vous êtes s'est-il déjà retrouvé sur le carreau ?
Bien entendu étant donné mon grand âge ! Ça m'est
arrivé plusieurs fois ! Des fois, j'avais tout fait pour et puis des fois
ça m'est tombé dessus comme à tout le monde !
Par la grâce de qui ?
Un producteur, un politique, une fille ?
Pour moi « sur le carreau » c'est une histoire de
cur ! Sinon, on a tous des échecs dans nos vies et pour moi « être sur le
carreau » c'est quelque chose qui va au fond de soi, du côté du cur.
Vous-même, avez-vous déjà laissé quelqu'un sur le
carreau ?
Certainement, j'ai essayé de le faire le moins
souvent possible avec un peu d'élégance.
Pourtant ce n'est pas la coutume chez les Corses.
Quel lien conservez-vous avec l'Ile de Beauté ?
Assez peu en fait. C'est-à-dire que moi je suis né à
Lyon. J'y suis allé comme beaucoup de gens en touriste, je pense qu'il y a
un atavisme qui est présent bien sûr. Mais c'est vrai que je ne suis pas
un exégète de l'histoire corse et je ne suis pas quelqu'un qui évolue dans
les circuits corses.
Vous n'avez pas le petit drapeau corse à
l'arrière de la voiture ?
Non. Pas du tout.
Avez-vous encore des attaches familiales là-bas ?
Oui, nous avons une maison de famille, des cousins
germains. Mais je vais assez rarement là-bas.
Votre père, en tant
qu'administrateur du théâtre du 8ème a beaucoup uvré pour que
Lyon se mette au diapason du rock. C'est lui qui vous a emmené à votre
premier concert ?
Oui, d'une certaine
manière absolument. C'est assez drôle parce que demain nous avons le
concert des Deep Purple à la Halle alors que les concerts en 1969 au
Théâtre du 8ème étaient Deep Purple, Soft Machine, après au
Palais des Sports nous allions voir les Rolling Stones, Led Zeppelin,...
Effectivement, j'écoutais cette musique là, j'écoutais le live à cette
époque.
Vous avez fait toute votre carrière dans le monde
du spectacle musical. Comment cette aventure a-t-elle démarré ?
Mon père étant collectionneur d'art moderne, j'ai
été très jeune baigné dans le milieu artistique et c'est vrai quand on est
adolescent et quand on a la chance d'évoluer dans ce milieu-là, forcément
il y a des choses qui se passent, une sensibilité. Étant moi-même
musicien, naturellement je me suis orienté vers la musique parallèlement à
mes études de géographie et d'astrophysique. J'ai commencé, comme on dit
dans notre métier, par pousser des caisses. J'ai fait des rencontres de
producteurs, je parlais assez bien anglais, à cette époque-là c'était
moins courant qu'aujourd'hui, et puis j'avais beaucoup envie de faire ça.
Votre père n'a rien dit quand vous avez abandonné
vos études ?