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/ LES INTERROGATOIRES SUR LE CARO


06 février 2006


Thierry Teodori et Frédéric Cote, chef du Caro
 

En quelle année, êtes-vous passé de la technique à la prod ?

Assez jeune, dans les années 77-78. En fait, je me suis très vite associé à des producteurs qui m'ont demandé de travailler avec eux pour monter des spectacles. A l'époque nous avions monté une société de spectacle à Lyon qui s'appelait « Opus » dans laquelle il y avait Jean Astair, qui était après directeur de l'Auditorium, Jean-Claude Chuzeville qui était à l'époque directeur de Télé 7 Jours, et nous étions les Eldorado ou Arachnée de l'époque. Nos chemins se sont séparés, j'ai rencontré Thierry Suc, qui a pris la succession de notre société qui est devenue « réalistique », et j'ai continué à faire des concerts avec Thierry qui à l'époque avait 19 ans. Un jour, on a fait la rencontre d'un garçon qui venait d'un groupe qui s'appelait Typhon et qui recherchait des gens pour faire des tournées.

 

Qui était ce garçon ?

Ce garçon s'appelait Jean-Jacques Goldman. Il devait avoir 27-28 ans.

 

Il a fait confiance à des gamins comme vous ? Comment ça s'est passé ?

Oui effectivement car il y a eu quelque chose de fusionnel comme c'était le cas à l'époque, et donc Thierry Suc a été le premier à lui dire : « Je crois en ce que vous faites, je veux monter une tournée, je veux que l'on fasse des choses ensemble ». Et de fil en aiguille, les chose ont démarré. Après il y a eu le phénomène que tout le monde connaît par rapport à Jean-Jacques Goldman et Thierry a continué à produire différents artistes français. A l'époque il faisait beaucoup d'Anglo-Saxons comme David Bowie, Georges Benson, Steevy Wonder, des gens comme ça !

 

Vous travaillez avec Thierry Suc et êtes associé tous les 2. A quel moment vos chemins se séparent-ils ?

L'association a été assez brève puisque très très vite j'ai été sollicité par d'autres producteurs et on a créé une société à Paris qui s'appelle Triphasé (elle existe toujours), qui était une des rares à être un regroupement de directeurs de production, de régisseurs généraux, de coordinateurs de sites,... qui interviennent sur de gros événements. Dans ce cadre là nous avons travaillé avec beaucoup d'artistes anglo-saxons, avec différents producteurs. On a fait la cérémonie d'ouverture et de clôture des jeux d'Albertville avec Philippe Découflé. On a réalisé la grande moisson sur les Champs Elysées...

 

Personne ne sait que c'était un Lyonnais qui était directeur de production là dessus ?

Oui mais est-ce que ça intéresse vraiment les Lyonnais ?

 

Bien sûr que ça les intéresse, ils sont fiers !

Moi en tout cas ça m'a permis de travailler sur des opérations vraiment qui m'intéressaient et qui étaient un peu délirantes.

 

Avant d'intégrer la Halle Tony Garnier où, de directeur technique vous êtes passé directeur tout court...

Au début c'était pour voir, j'étais beaucoup sur la route, j'avais une fille qui était en bas âge. Je voulais me poser un peu et puis il y a eu un drame dans ma vie... Sa maman, Marie, qui était batteuse de « Marie et les Garçons », un groupe de rock, a eu une hémorragie cérébrale, elle nous a donc quitté et je me suis retrouvé à être obligé d'être très présent à Lyon. Je suis donc resté à la Halle. Raymond Barre et Alain Bideau m'ont proposé la direction de cette salle que j'ai conditionné au fait qu'il y ait des travaux en disant « Si on peut y faire des choses intéressantes, ça m'intéresse ». Et j'y suis encore. 

 

Quel rôle a joué vos appuis familiaux et politiques dans votre nomination ?

Très clairement, je ne pense pas qu'Alain Bideau et Raymond Barre étaient du même bord politiquement, même si je suis tout ça de très loin... Mais je pense qu'effectivement j'ai eu affaire à des gens qui savaient que j'étais « le fils de » (Ange-Marie Téodori, conseiller municipal socialiste à la mairie du 8ème) et qui ont joué cette carte-là. J'ai été très clair par rapport à ça, j'ai un rôle de technicien, je ne suis pas dans une mouvance politique quelle qu'elle soit, j'aime bien trop ma liberté.

 

Vous avez travaillé avec plusieurs présidents et avec Monsieur Vaucanson...

Vaucanson était mon prédécesseur au poste de directeur général. Alain Bideau souhaitait changer de directeur, il est parti à Saint-Étienne.

 

Avez-vous poussé un peu la voiture dans le ravin ?

Absolument pas ! Disons que déontologiquement, dans notre famille, on ne tire pas sur les ambulances ! Mais je pense que ça dû être douloureux pour lui. Il est à Saint-Étienne et il va très bien. Mais c'était pour moi une situation un peu délicate. Je pense qu'Alain Bideau qui était président à l'époque ne s'entendait pas du tout avec Jean et il y a eu un divorce à l'amiable !


 

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