Vous avez réussi à
vous fâcher avec Christian Philip dont vous convoitez la circonscription...
On ne voit pas l'intérêt pour vous d'avoir à tout prix un siège de député.
Si ce n'est de vous constituer un parachute en cas de victoire de Gérard
Collomb. En fait, vous anticipez déjà la défaite!
Non, l'explication est très simple. Le calendrier est devenu ce qu'il est,
ce n'était pas celui-là en 2003. À partir du moment où nous sommes dans un
calendrier politique où vous avez successivement les présidentielles, puis
les législatives, puis 9 mois après les municipales, le porte-drapeau de
l'opposition ici à Lyon ne peut pas être absent du débat politique pendant
9 mois. Hors à partir du 5 mai, élection du nouveau président de la
république, le débat politique sera législatif et parlementaire, le leader
de l'opposition et Gérard Collomb ici à Lyon ne peut pas être absent du
débat politique des législatives et du débat politique au Parlement qui va
être le débat politique du début de la législature quelque soit le
président de la république. C'est impossible, sinon ça veut dire que le
leader n'est pas le leader.
Le nouveau calendrier a bouleversé vos plans !
Je n'étais pas initialement dans cette perspective d'être candidat aux
législatives, je ne l'avais pas imaginé. Ce n'est pas du tout comme ça que
j'avais construit mon implantation politique à Lyon. Mais le calendrier
étant maintenant ce qu'il est, je suis dans cette contrainte. Ça ne
m'amuse vraiment pas de déranger tel ou tel député sortant, en
l'occurrence Christian Philip. Je ne prends aucun plaisir à la relation de
tension que nous avons maintenant avec Christian Philip, mais a un moment
donné, quand vous assumez une responsabilité politique, comme celle d'être
leader de la droite et du centre à Lyon pour les municipales, je ne peux
pas en même temps assumer cette responsabilité politique et refuser un
point de passage qui me paraît être, et pas qu'à moi, un point de passage
important. Sinon je serais incohérent.
Pourquoi ce point de passage passe-t-il par une circonscription qui est
acquise à la droite depuis toujours, ce qui vous fait passer pour
quelqu'un de pas courageux.
Comme vous l'avez remarqué, il n'y a pas de circonscription de gauche à
Lyon d'une part, et d'autre part cette circonscription a toujours été une
circonscription qui a été réservée par les leaders de la droite et du
centre à Lyon. Par ailleurs chacun sait que Christian Philip a pris la
succession de Raymond Barre par la volonté de Raymond Barre. Ce n'est pas
un élément critique mais de constat. Il ne s'agit pas de courage, la
question n'est pas de savoir comment devenir député du Rhône, mais comment
devenir maire de Lyon. C'est tout à fait autre chose. Le projet est donc
celui là, ce n'est pas autre chose. Comment donner à la droite et au
centre les meilleures chances de reconquérir la mairie de Lyon et c'est la
raison pour laquelle, et malgré les difficultés que cela peut présenter
pour moi, je me suis engagé dans cette perspective là.
«On pourra lui
ériger un monument à la mémoire du génocide de la droite lyonnaise!»
nous écrit Marie-Chantal D. Etes-vous conscient de faire renaître le
spectre de la division?
Je pense qu'il
n'appartient pas à celles et ceux qui ont construit l'échec de 2001 de
donner des leçons.
Si vous n'êtes pas
élu maire de Lyon, comptez-vous revendre votre appart' lyonnais pour
partir en exil? A Rome ou à Chalon?
(Rires) Je suis bien à Lyon, ma ville. Je suis chez moi ici, rue de
l'Hôtel de Ville disait-on autrefois !
Suite de l'interview
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