Après l'affaire du
racket, vous ressentez un profond dégoût de Lyon et partez pour le Maroc
où vous flambez, un peu trop au goût de certains. N'êtes-vous pas entrain
de reproduire le même schéma qu'à Lyon ?
Je suis
allé à Marrakech par hasard, j'y suis allé en vacances et pas pour monter
des affaires. Et pas par dégoût de Lyon, mais en vacances il y a 2 ans
jour pour jour. Je me suis retrouvé dans un pays que je ne connaissais pas
du tout, où j'ai surtout été impressionné par la pauvreté, par l'Afrique
moi qui vivais dans un cocon lyonnais assez privilégié.
Vous étiez parti pour
ouvrir une maison d'hôtes dans l'Atlas. Pourquoi ce projet a-t-il avorté ?
Dès le
départ oui. Encore une fois, je me retrouve toujours dans cette situation
de petits-fils de paysans, Gaston restaurant agricole, Salmon Shop cabane
en bois, Bleu de Toi cabane en bois, Café Leon les origines profondes des
chevaux, de la Corrida,... je me suis retrouvé au Maroc dans un univers qui
est le mien, qui est celui de la nature, qui est celle que j'aime.
Vous trouvez une ferme que vous voulez acheter ...
Oui, je trouve une ferme que je ne peux pas acheter pour des raisons
compliquées. Au Maroc, nous ne sommes pas à Lyon, il faut obtenir des
titres de propriété, gérer tout ce merdier-là ! Et ça ne s'est pas fait !
J'ai persévéré à Marrakech où là je suis tombé dans le plaisir d'être avec
les autres, de manger, de sortir, de boire. Il ne faut pas oublier que je
suis un alcoolique. Je suis un vrai alcoolique. Je me bats contre
l'alcool. J'ai fait trois tentatives de cure qui ont échoué.
Vous finissez quand
même par ouvrir Loloquoi à Marrakech il y a un an. Qu'avez-vous fait
là-bas entre 2003 et 2005 à part la fête ?
J'ai fait des allers-retours entre le Maroc et
la France. J'ai prospecté, j'ai réfléchi, je continue malgré tout à lire beaucoup,
mes études m'ont appris à lire. La philosophie me passionne. J'ai plutôt
viré dans la littérature que dans la philosophie.
La fête vous prend
quand même plus de temps que la lecture... Champagne, caviar, limousine,
call-girls... Comment vous approvisionnez-vous dans en pays musulman ?
Champagne oui, limousine il n'y
en a pas, et call-girls il n'y en a pas non plus. (Rires) Oui, j'ai
rencontré des femmes marocaines exceptionnelles, mais on ne peut pas leur
attribuer le nom de call-girls, ce n'est pas vrai.
On raconte que vous
seriez menacé d'expulsion. Qu'en est-il ?
La première année en 2005, j'étais locataire de mon local
et j'ai acquis les murs le 30 décembre 2005. Je suis chez moi en termes de
fond de commerce et j'ai monté une SCI où je me suis associé avec mon
avocat Pierre Martin qui m'a donné un coup de main financier. On se paie
un loyer très confortable à nous même.
Dans la ville ocre,
vous ne passez pas inaperçu au guidon de votre quad rouge. Vous avez
récemment perdu votre licence de vente d'alcool...
Tout à fait. En fait, la loi veut que le porteur de la
licence d'alcool soit en permanence sur le site. Il faut donc aller voir
la police et dire que le patron s'absente. Au Maroc ils n'ont pas accepté
que je fasse un tas d'allers-retours. J'ai trouvé une solution, j'ai vendu
des parts en blanc au directeur de Marrakech qui est un Français. Ces
parts je peux les reprendre du jour au lendemain, mais il faut
obligatoirement 33% pour qu'il soit cogérant et porteur de la licence
d'alcool. Entre temps, il y a eu 3 semaines pour qu'ils enquêtent sur ce
garçon... Je tiens à préciser que sans licence d'alcool, on travaille
pratiquement autant. Notre restaurant n'est pas lié à des beuveries, il
n'y a pas de filles dans notre restaurant ! (Rires)
Quand on vous connaît, c'est étonnant !
Vous êtes gentil de dire ça ! Sans licence d'alcool on travaille très
bien. Les gens viennent bouffer chez nous et boivent du Coca-Cola mais ça
se passe très bien.
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