Durant votre
scolarité au cours privé Anne de Guigné, quel genre d'élève étiez-vous ?
Devant à fayoter ou au fond à côté du radiateur ?
On remonte à Mathusalem ! (rires) Rêveuse déjà ! Ça
ne me valait pas que des bons points ! J'étais plutôt garçon manqué, je
jouais au gendarme et au voleur, j'avais plein de copains garçon, on
faisait les 400 coups dans la cour. J'avais une copine fille que j'aimais
beaucoup, Sylvie Nicole, sur de l'expert comptable Tanguy. Elle
m'énervait car elle était très bonne élève, elle avait toujours de très
bonne note et moi j'en avais d'un peu moins bonne qu'elle. Mais je n'étais
pas mauvaise élève du tout !
Vous enchaînez au
lycée Saint Just jusqu'au BAC que vous obtenez en 1968, l'année où ils
l'ont donné à tout le monde...
Voilà c'est ça ! J'ai eu la chance de le passer où j'avais
fait ma scolarité donc forcément les murs m'ont reconnu ! (rires)
Il paraît que cette année c'est pareil, ils l'ont donné à tout le monde !
BAC en poche, vous
intégrez Lyon III puis l'Efap. Quels diplômes avez-vous obtenus ?
Une maîtrise de lettres modernes avec un mémoire sur le
féminisme chez Louise l'Abbé. En même temps que je passais ma maîtrise, je
suis entrée à l'Efap. J'ai fait une année d'Efap où j'ai appris tout ce
qui me manquait car j'avais envie de devenir journaliste, ou de faire des
relations publiques.
En parallèle de vos
études, vous faites plusieurs jobs comme hôtesse et comme pionne.
Avez-vous usé du martinet sur les fesses de vos élèves ?
Non, j'ai remplacé une copine qui était
institutrice en maternelle, et je faisais les études du soir, les pires à
17h quand les petits de maternelles sont épuisés. J'avais des gamins qui
étaient absolument adorables. Il y en avait même un qui caressait tout le
temps ma robe, elle était en tricot un peu comme du caviar, un tissu avec
des reliefs, et il me disait « je t'aime maîtresse ». Il était mignon ce
garçon ! Et puis il y avait des enfants terribles, 2 ou 3, qui faisaient
vraiment les 400 coups ! Quand je rentrais de la fac, je les voyais, ils
étaient en haut des poteaux de stationnement les mercredis où ils
n'avaient pas cours ! Alors oui, j'ai fait un remplacement mais très
court.
Mais ce que je voulais raconter et que
vous n'avez peut-être pas, c'est qu'en fait je faisais ma maîtrise de
lettres donc mon mémoire, avec un professeur qui s'appelait Monsieur
Antoniolli, spécialiste de Râblais, il adorait déjeuner, les jolies
filles,... Il était très fâché car je lui disais tout le temps qu'à l'Efap
j'apprenais des choses concrètes, je me régalais dans l'enseignement que
je recevais, et ça lui a donné l'idée de monter la maîtrise d'Info Com...
Donc c'est lui a fondé cette maîtrise, un peu à cause de l'élève que
j'étais.
En 1968, vous faites la connaissance de Jean, encore jeune lycéen. Vous
faisiez souvent la sortie des écoles en imper ?
Non, en maillot de bain à Nice ! (rires)
Je n'avais pas d'imperméable, il faisait trop beau !
C'est à Nice que vous l'auriez en effet rencontré, devant un marchand de
glaces... ou devant le Palais de justice. Les versions divergent !
N'importe quoi ! (rires) C'était
sur la place du Palais de justice à Nice. Un endroit sublime, où il y a
des appartements fabuleux, qui sont occupés par des avocats mais à
l'époque c'était la grand-mère d'une de mes amies d'enfance qui avait un
appartement là-bas, et j'allais tous les mois de juillet passer 15 jours
à Nice avec ma copine. J'adorais Nice, on allait sur la plage de galets,
se baigner pas trop loin. On menait une vie de jeunes filles sympa :
plage, ciné,... c'était super. Et puis un soir en rentrant de la plage, on
allait faire nos courses dans le vieux Nice, on s'est retrouvé devant deux
grands gaillards et une fille qui nous attendaient devant la porte de
l'allée. Voilà... Une était une copine du lycée et les deux garçons
l'accompagnaient. L'un était son petit ami et l'autre était célibataire.
Ça n'a pas été le coup de foudre tout de suite ?
Je trouvais qu'ils avaient l'air sympa !
Avez-vous conclu sur la promenade des Anglais ?
(Rires) Ce
n'était pas le Festival de Cannes !
Suite de l'interview
|