Je vous taquinais ! Racontez-nous Albertville...
C'était merveilleux... A l'époque j'étais président de l'association des
traiteurs lyonnais. Je leur dis : « Ecoutez, y'a les JO d'Albertville qui
s'annoncent, qu'est-ce qu'on fait ? ». Et ils me répondent « ah, mais tu
crois ? », « Mais on va pas rester à regarder passer le bateau comme des
cons ! C'est pas possible ! ». Et j'avais des accointances pour savoir qui
il fallait toucher, je connaissais Barnier et Killy. On monte un GIE
national avec Lenôtre, Daloyau. L'espérance à l'époque était de faire 50
millions de francs, soit 5 milliards de centimes. Moi je m'occupais de
Moutiers donc de toute la partie logistique de la télévision, on tournait
24h/24, on servait des choucroutes dans la nuit, le matin les cafés,...
C'était une expérience fabuleuse ! On a perdu 150 000 francs. On a avalé
le déficit, tout le monde était content d'avoir fait cette expérience, ça
a fiabilisé l'entreprise.
Mais sans le GPTL,
vous n'en seriez pas là ! Combien versez-vous au groupe Occade pour être
le traiteur exclusif du tournoi ?
Un prix normal... Écoutez, je ne m'en rappelle plus ! Si je
le savais je te le dirais ! Si je le paie c'est que je peux le payer (Rires).
Et ça fait 20 ans que je le paie. Mais je ne paie pas pour être le
traiteur exclusif, mais je paie pour avoir un droit d'entrée. On paie pour
aller au Palais des Congrès, pour aller à Eurexpo, on paie de partout !
1 million de francs ?
Pourquoi tu me parles en francs ?
Je m'adapte ! 100 000 euros !
Honnêtement je ne m'en rappelle plus
mais ça doit être un prix acceptable puisque je le paie !
Pour cet évènement,
vous servez 22 000 repas ! Votre maman pose une bougie à Fourvière pour
vous placer sous la protection de la Sainte Vierge durant cette difficile
semaine...
Ça ne me surprend pas...
Pierre :
Et pour le dîner de gala des Bocuse d'Or !
C'est le dîner le plus stressant ! C'est comme Sardou qui
revient en scène au Palais des Congrès et toutes les stars sont là à la
première, c'est un peu le même stress !
Pendant le tournoi,
vous dormez dans votre voiture... mais contractuellement, vous vous n'avez
pas le droit de gueuler en public !
Ah si !
Ça fait mauvais
genre quand même !
Pendant le tournoi y'a beaucoup de personnel qui nous ont emmené au
prud'hommes ! Le maître d'hôtel qui ne veut pas avancer, il dit : « Je
vous refuse de prendre mon personnel, on a assez travaillé
aujourd'hui ! », « Comment ça tu refuses ? Ton personnel c'est moi qui le
paie ! Tu vois la porte, tu dégages immédiatement ! » (Rires) Un
autre, je m'en souviendrai toujours au petit-déjeuner de la BRA, je lui
dis la veille : « Installe bien, tu ranges, tu prépares le thé, les
croissants, tout de telle manière que demain tu sois au top ». On arrive
le lendemain matin, je demande : « Alors comment s'est passé ce petit
déjeuner ? », il me dit : « bah, les croissants étaient brûlés, on n'avait
pas le thé ni le jus d'orange ». Je lui dis : « Mais quel est le connard
qui vous a servi ? » et il me dit : « Le connard c'est moi et vous m'avez
insulté ! » Je lui ai dit : « Le connard, je le maintiens et je le signe,
allez hop dehors ! ». Le lendemain, j'avais Force Ouvrière qui était au
GPTL ! (rires). Ils étaient venus avec un de nos anciens serveurs
qui était FO et il me dit : « Que s'est il passé avec mon ancien
collègue ? » Je lui réponds : « Je lui ai dit que c'était un connard ! Et
je le maintiens ! S'il veut revenir, il se remet au boulot comme il faut,
si il ne veut pas revenir, il dégage et on en parle plus ».
Cela ne vous a pas empêché, il y a 6 ans d'être très grossier avec Marie
Roussille, la directrice des RP du tournoi...
Ah oui ? Ça donne l'impression qu'on ne s'entend pas ?
Est-ce qu'aujourd'hui vous lui présentez vos excuses ?
Je
suis impulsif, ce que je dis maintenant je m'en souviens plus 10 minutes
après. Ça m'enlève le stress, comme ça je ne fais pas d'ulcère à
l'estomac ! (Rires)
Suite de l'interview
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