Tout le monde
s'accorde à dire que ce sont les francs-maçons qui vous ont choisi car ils
voulaient faire obstacle à Jacques Soustelle... Vous n'avez pourtant jamais
été initié !
Non jamais ! Par contre, mon ami Denikian, le président des
francs-maçons, était en voyage et me dit : « Francisque, il faut que tu
ailles présider la réunion de la rue Garibaldi » et je lui ai répondu :
« Mais qu'est-ce que je vais leur raconter, je ne suis pas
franc-maçon ! ». Et il me dit : « ça ne fait rien, ils t'accepteront ».
Alors j'y suis allé, et ils applaudissaient, ils étaient contents ! Et moi
j'étais content de m'en sortir ! (Rires)
Successeur de Zizi
Pradel, cautionnez-vous aujourd'hui le bétonnage dont Lyon a souffert
durant son mandat ?
Ecoutez, je n'ai jamais pu l'influencer là-dessus car il avait ça dans la
peau. Par exemple, on avait démoli le chalet du parc, j'avais vu avec lui
une exposition de fabricants de chalets en bois et il me dit : « oui,
c'est formidable ». Un an après, qu'est-ce que j'apprends, il avait
commandé à Charial de construire un bâtiment en ciment... Je lui ai dit :
« Mais qu'est-ce que tu as fait là ? » et il me répond : « il faut bien
faire travailler les maçons ! ».
De votre passage à
la mairie, on retient la construction de la gare de la Part-Dieu, la
réhabilitation des rives de la Saône, la ZAC de Gerland et surtout
l'obligation de ravalement. De ville sombre, Lyon est devenue une ville
lumineuse... Comment avez-vous eu cette idée ?
J'avais vu ça en Bavière déjà. Et je me suis dit pourquoi pas Lyon.
Mais on vous doit aussi l'annexe de la mairie centrale. Vous assumez ?
Non, pas du tout. Elle n'a pas été construite sous mon
mandat... ça a été commandé par Pradel, j'ai pris la succession c'est tout.
En revanche,
l'association « Renaissance du Vieux Lyon » ne tarit pas d'éloge à votre
égard...
C'est moi qui l'ai mise en route ! D'ailleurs, le président
Régis Neyret a déclaré : «il n' y en a qu'un qui a fait le nécessaire ici,
c'est Francisque Collomb ! »
Durant votre mandat,
le duo André Soulier-Carole Dufour règne sur la mairie. Aviez-vous le
sentiment qu'il vous dominait intellectuellement parlant ?
Intellectuellement ? C'est un avocat de grand talent donc
si je prends la parole après lui, il me domine. Ça ne va pas plus loin.
Etaient-ils comme certains le disent les vrais patrons de l'hôtel de
Ville ?
Ce n'est pas eux qui gouvernaient en tout cas. Ils avaient
leurs petites affaires entre eux et je ne m'en occupais pas, je fermais
les yeux...
Toujours est-il
qu'ils vous font des petits dans le dos, comme l'organisation par la
mairie d'une splendide réception le soir du concert de Jean-Michel Jarre...
Où vous n'étiez même pas invité !
Non, j'ai vu qu'il y avait un rassemblement, j'y suis allé
et je suis arrivé au grand étonnement de tout le monde.
Qui a reçu le pape à Lyon en 1986 ? André ou Francisque ?
Ce n'est pas moi qui l'ai reçu, c'est le président de la
République qui est venu le recevoir à Lyon. J'ai organisé une messe sur le
parking d'Eurexpo puis je l'ai revu à Rome et à Castel Gondolfo, j'ai tout
l'enregistrement de France 3. C'est un trésor...
Suite de l'interview
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