Votre fils Gilles,
grand collectionneur de Coca-Cola (en photo ci-dessus avec Thiery Lahon),
vous a donné des sueurs froides aux Etats-Unis... Vous aviez fait la une de
France-Soir...
Il m'a dit que j'avais eu ma photo dans le journal grâce à
lui ! Mais j'en ai eu une aussi avec le général De Gaulle à la finale de
la coupe de France où l'OL avait gagné d'ailleurs ! J'étais à côté du
général !
En fait, votre fils avait été confondu avec un tueur en série et arrêté
par le FBI !
Oui, il a été confondu avec un tueur de femmes blondes à New York. Ils
l'ont gardé 3 heures, je crois !
A 96 ans, vous
assurez donc toujours la direction de ChimiColor. Tous les matins, un taxi
vous conduit à l'usine... Histoire de continuer à exister ?
Non, car je suis responsable, c'est moi qui l'ai créée, ça
me tient à cur.
Vous ne voulez pas lâcher les rênes ?
Non ! J'espère même être centenaire !
Oui, vous avez
promis à Antoine Pinay de vivre plus longtemps que lui !
Oui, il faudrait que j'aille jusqu'à 102 ans ! (rires)
On va arriver à une
situation paradoxale : votre fils Gérard risque de prendre sa retraite
avant vous ! C'est unique dans les anales de l'emploi en France !
Il est fatigué, il ne peut pas se bouger, il a des
histoires aux jambes.
Et si Gilles vous annonce qu'il part à la retraite ?
Je vends l'entreprise ! Vous pourrez
m'acheter un cercueil en or !
Parallèlement à
votre activité professionnelle, vous vous investissez en politique par
l'entremise du bugiste Charles Beraudier en 1959. Aviez-vous le virus ?
Non c'est venu car Charles Béraudier était le représentant
du général De Gaulle à Lyon. Le général voyageait souvent, il me
rencontre et il me dit : « Alors, comment ça va ? », et je lui ai dit :
« ça va très bien mon général car nous sommes toujours les premiers ! ».
Il me dit : « premier en quoi ? » et je lui répondu : « Le département de
l'Ain ? On est numéro 1 » (rires).
Quels ont été vos premiers mandats ?
En 1959, je suis rentré à l'hôtel de Ville de Lyon.
Béraudier était déjà adjoint aux Finances et comme il était toujours à
Paris, c'est moi qui ai assuré le poste. C'était plus difficile que
maintenant car il y a les ordinateurs. Avant, tous les mandats de paiement
étaient fait à la main.
Dix-huit plus tard,
vous obtenez la consécration en devenant maire de Lyon en 1977. Trente ans
déjà ! Vos souvenirs du jour de l'élection ?
La joie, je ne peux pas dire si j'avais de la joie car je
n'étais pas candidat. J'ai été élu à l'unanimité sans être candidat, ça a
duré toute la journée... À l'époque, le Professeur Tapernic était le doyen
d'âge. Le matin, il n'y avait pas de candidat, et il dit : « Je propose la
candidature de Francisque Collomb ». Alors je lui ai dit : « Non, je n'en
veux pas ! ». Et puis on passe quand même aux votes, où j'ai eu
l'unanimité moins une voix qui était la mienne ! (Rires)
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