Les humeurs de
Justin Calixte
"Démolition avant travaux"
Si vous me portez
quelque amitié ou quelque crédit, courez sans tarder acheter le dernier
bouquin d'un des seuls journalistes encore respectables dans ce pays. Il
raconte avec talent, et quelle lucidité et quel brio, les avatars qu'a
connus la France entre le 20 avril et le 16 juin derniers.
Philippe Mayer
secoue allègrement le cocotier et les idées reçues. C'est un plaisir. Pour
vous donner envie, ces quelques extraits :
"Le Pen : Faux
conquérant, vrai parasite. Démagogue déguisé en démiurge. Doué non pour
détruire, mais pour profaner."
"Dans Libération,
Serge July, le directeur de conscience de la caste qui, depuis vingt ans,
a réclamé toutes les places, refusé toutes les responsabilités, écarté
toutes les autocritiques, éructe de fureur contre "la France affreuse".
Salauds de pauvres ?"
"Lionel Jospin a
fini par se prononcer. On songe à cette phrase d'un personnage de Labiche
: "Avant
de prendre la parole, je voudrais dire quelques mots"."
"Arlette
Laguiller, la Danièle Gilbert de la plus sectaire des organisations
trotskistes, se laisse aller à sa véritable nature politique, celle du
coelacanthe, ce poisson-fossile dont quelques spécimens encore (un peu)
vivants ont inopinément réapparu."
"Quelle sorte de
vie publique est celle où la communication - c'est-à-dire la manipulation
ou la propagande - remplace la controverse ? Quelle absence de politique
sert à masquer la comédie que l'on nous a jouée ce printemps ?"
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Ringards de Lyon
Les ringards,
emmenés par Deschamps et Tête et l'improbable Daclin,
ont gagné ; la municipalité précédente avait compris qu'elle devait
désormais communiquer (merci Monsieur Barre) ailleurs
qu'intra-muros. Désormais, on retombe dans les affres du "collombisme",
tendance Francisque, en se contentant de réaliser des campagnes dites de
proximité. Aujourd'hui, les écoles ; demain, les crèches !
Il faut dire qu'avec
des types comme Tête ou Daclin comme conseillers, l'image de Lyon risque
d'en prendre un coup. Les premiers refusent de payer les charges du Centre
International contre le Cancer. Daclin, lui, avait mis la ville à feu et à
sang quand son agence avait assuré (sic) le lancement de Téo. A moins que
nos apprentis-sorciers de la communication croient que la propagande
locale permet de gagner les élections.
Errare humanum est.
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