Les
humeurs de Toussaint Pothin
Le
bloc net du lundi 18 juin 2001
Un
bel exemple de générosité désintéressée
Ainsi
donc, il y aura enfin un musée dédié à ce que l'on appelle communément
la Peinture lyonnaise, ou encore l'Ecole lyonnaise. Bien entendu, il ne
sera pas installé à Lyon car notre intelligentsia "cultureuse",
que ce soit dans la précédente mandature ou dans l'actuelle, traite avec
le plus grand mépris les artistes lyonnais. Même s'ils sont reconnus et
appréciés à leur juste valeur à l'étranger. Seul l'Art résolument
contemporain doit être aidé, montré, promu, récompensé. C'est comme
ça. Les précieuses ridicules ont toujours été bien en cour à
toutes les époques. Pour en revenir à notre musée, rendons hommage à Paul
Dini, l'ex-patron de Comareg, qui a offert une partie conséquente
de sa belle collection.
Drôle
de bonhomme que ce Dini, homme secret et réservé qui a quasiment inventé
la presse gratuite en France. Portant un regard circonspect sur notre
"lyonnitude" arrogante, il n'a jamais été très aimé à Lyon.
Pensez donc, un homme qui invente, donc qui pense autrement, un homme qui
devient riche et qui ne sort pas de la cuisse d'un Jupiter soyeux ou
chimiste, un homme qui garde ses distances avec l'establishment, un homme
qui ne fréquente pas le Club des Cents (oui, avec un S, c'est comme ça
!), un homme
qui ne donne pas de leçons mais n'en pense pas moins. Un homme vraiment
libre que personne n'a jamais récupéré !
Pire,
notre malheureux aime la peinture lyonnaise. Au point de dépenser une
partie de sa fortune pour acheter des peintures qui lui plaisent sans se
soucier de la mode, de l'air du temps ou des oukases de nos trissotins aux
petits pieds ; alors qu'il aurait pu "mécéner" la Biennale
d'Art Contemporain et s'attirer les bonnes grâces de Lyon Capitale.
Tant pis pour lui.
Banni, il a trouvé refuge à Villefranche. Allez-y
dare-dare. C'est superbe. Si, comme moi, vous aimez les Combet-Descombes,
les Ravier, les Vieilly, les Charles, les Fusaro, les Cottavoz,
les Pelloux, Seignemartin et autres Braconnier, Schoendorff...
Tous n'y sont pas. Mais la présence des grands artistes lyonnais des XIXème
et XXème - même celle des absents - flotte dans les grandes salles
du Musée Paul Dini. Allez-y et donnez-moi votre avis.
Soyez
tranquilles, vous ne trouverez là-bas aucun représentant de la culture
officielle de la ville. Elle prépare la future Biennale d'Art
Contemporain.
N'ayant
pas été invité à New York, je me contenterai de vous raconter quelques
rumeurs ramenées par certains des heureux invités de la délégation.
Philippe
Chaslot, brimé par
l'ancienne municipalité, était tout content de faire partie du voyage.
Du coup, il s'est éclaté et s'est fendu d'un papier particulièrement
positif à son retour. Même Guggenheim ne serait plus une
aberration.
Jean-Michel
Daclin et Gérard
Collomb recevront les responsables des musées Guggenheim fin
juin. Ils devront proposer une idée pour donner envie de venir
s'installer à Lyon. Si vous en avez une, envoyez-là à Gégé, ça lui
fera plaisir.
Pour
ce qui est de la ligne Lyon New York, il faudrait que les collectivités
trouvent 35.000.000 de francs pour subventionner la Ville, ce qui
permettrait de tenir 6 mois. Ne vaudrait-il pas mieux réorganiser l'Aderly
qui, sur ce coup, n'a pas été à la hauteur ?
Florence
Kuntz, vous connaissez
? Non ! Dommage car elle se donne du mal. Elle avait pas trop mal réussi
son coup en s'en prenant à Millon au Conseil Régional. Son combat
d'arrière-garde, et perdu d'avance, pour empêcher l'Euro d'exister en
2002, lui a valu quelques papiers, grâce à quelques journalistes
bienveillants. Voilà que notre Don Quichotte en jupons se propose de
soutenir désormais Chevènement. Ce dernier coup risque de faire
flop et de brouiller définitivement son image déjà troublée. Ce
brouhaha médiatique n'a pas d'autre but que de lui permettre d'être
candidate aux prochaines élections. La question qui se pose est de savoir
de quelle couleur sera la veste.
On
croyait Jean-Paul Bret exclusivement préoccupé par son pré-carré
de Villeurbanne. Il craint que certains veuillent faire de sa ville, le 10ème
arrondissement de Lyon. Or, il a fait savoir qu'il était contre la peine
de mort aux Etats-Unis. Comme quoi, il ne faut désespérer de rien. Il
sait regarder ailleurs. Ceux qui craignaient qu'il ne s'arc-boute sur sa
mairie de Villeurbanne et refuse de jouer le jeu de la Communauté
Urbaine, vont devoir revoir leur copie.
Une
internaute me fait passer la photo de la magnifique vue qu'elle a de sa
salle à manger sur un panneau d'affichage 4 x 3. Le maire de Craponne, Alain
Galliano, dit comprendre son désagrément mais prétend ne rien
pouvoir faire, le panneau répondant aux clauses en vigueur. Si c'est
vrai, il faut changer la loi.
Quant à moi, je crois avoir lu que les
panneaux d'affichage ne devraient plus être sur les poteaux et
obligatoirement accolés à des murs. Si quelqu'un est au courant, qu'il
n'hésite pas à nous le faire savoir. Quoi qu'il en soit, il suffit au
maire de Craponne de modifier la loi pour que les choses changent. Sinon,
il reste aux électeurs à changer de maire !
Si
vous aussi, vous avez des trucs qui vous chagrinent ou qui vous choquent,
envoyez-moi un mail. Je verrai ce que je peux faire pour vous.
A
suivre, Le
bloc-net du 11 juin 2001
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