Des mentis de menteurs
Un avion russe
s'écrase sur le lac de Constance. Unanimité immédiate dans les radios,
télés et quotidiens qui avaient pourtant convoqué leurs meilleurs experts.
L'avion russe était pourri. L'équipage inexpérimenté ne comprenait pas
l'anglais. 24 heures plus tard, la cause était entendue. Les journaux
mirent 3 à 4 jours à faire glisser leurs commentaires dans le sens de la
vérité. Piteusement. Puis, sans honte aucune, on nous explique que les
Suisses avaient merdouillé.
Les mêmes
journalistes nous bassinent depuis15 jours sur l'amnistie des
contraventions qui prendrait en compte les abus de biens sociaux. Le
gouvernement dément, les ministres concernés démentent et redémentent.
Rien n'y fait, les journaux relancent indéfiniment la rumeur. Tant pis si
les faits démontrent le contraire.
Pendant deux jours,
les journalistes -encore eux- nous ont bassiné avec les indemnités
qu'allait toucher JM Messier, l'emprunt auprès de Vivendi
(c'est, bien sûr, faux). Au moment où j'écris ces lignes, ces infos sont
plus proches du fantasme que de la relation des faits.
Et je ne vous parle
pas des rumeurs sur les successeurs potentiels de Lemerre comme sur
le sort qui lui sera réservé. Sans cesse démenties par les mots comme par
les faits. Sur les promesses de
Chirac qui ne seraient pas tenues : la baisse des impôts est confirmée, le
nombre de délits a baissé de 20% à Paris en juin.
Pire, un journaliste
de Mariane vient de pondre un livre dans lequel il imagine ce
qu'ont été (ce qu'auraient été) les premiers jours de Le Pen à la
Présidence de la République. De là à ce qu'il nous concocte un ouvrage
scientifique sur « les poules qui auraient des dents » ou un ouvrage
ethnique sur « des journalistes enfin responsables », il n'y a qu'un pas.
Je me demande si on
ne devrait pas confier le ministère de l'Information à Elisabeth
Tessier. Tant qu'à faire. Et surtout qu'on ne me demande plus pourquoi
j'ai une telle aversion pour certains journalistes
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Le Mur de la Honte
Alors que France
Info n'en finissait pas de nous seriner avec les indemnités de Lemerre
et Messier, je lisais l'excellent article de Frédéric Crozet
(Le Progrès) sur les sans-papiers et le retour des bidonvilles dans
le Grand Lyon. Comme en Afrique, comme en Asie, comme en Amérique du Sud.
Comme après la guerre.
Comment ne pas se
dire qu'il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans notre société
française censée tournée vers le progrès. Nous régressons jour après jour.
Et nous n'avons même pas honte. Et nous allons droit dans le mur. Un mur
derrière lequel se cache tant bien que mal la misère du monde. Le Mur de
la Honte.
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