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/ TOUSSAINT POTHIN



 

Les humeurs de Toussaint Pothin 

 

Le bloc-net du 19 février 2001

 

J'ai été suffisamment critique avec les premiers numéros de Lyon Mag qui avait des faux airs de Voici lyonnais (j'avais même prédit sa mort, comme quoi, il faut se méfier des donneurs de leçons) pour qu'aujourd'hui (il fête son 100ème numéro) je fasse publiquement amende honorable en tirant mon chapeau à Philippe Brunet-Lecomte, journaliste caractériel et néanmoins talentueux, qui a réussi à imposer son mensuel (périodicité pas facile) aux Lyonnais, réputés peu consommateurs de presse locale.

 

A propos de Brunet-Lecomte, je m'aperçois que je l'avais malheureusement oublié dans mon De profundis de la semaine dernière, énumérant quelques-uns des nombreux morts de notre période Noir. Son bloc-notes au vitriol dans Le Figaro de Lyon tranchait avec la vénération des journalistes de l'époque (dont le "gauchiste" Robert Marmoz) pour Michel Noir, sanctifié de son vivant, et lui valut sa condamnation à mort.

 

Les chroniques du futur patron de Lyon Mag étaient en effet tellement virulentes que le maire de Lyon, grand défenseur des Droits de l'Homme et de la Liberté de la Presse, demanda sa tête. Tête qui lui fut finalement offerte sur un plateau. Je ne me souviens pas que Chabert ou Forien soient intervenus à l'époque pour dénoncer "la peine de mort journalistique". Reconnaissons par la même occasion qu'aucun membre de la confrérie médiatique ne broncha non plus. Comme quoi, journalistes et politiques ne méritent pas obligatoirement le respect.

 

Bref, la tête de Brunet-Lecomte tomba, baignée de sang ; nous le retrouvons aujourd'hui, fêtant son numéro cent - ça baigne pour lui - alors que Noir et Chabert se font du mauvais sang. Bref, en un mot comme en cent, bravo à Lyon Mag, même si je ne suis pas d'accord à cent pour cent sur certaines de ses méthodes journalistiques.

 

A propos du nombre cent, j'étais invité mardi pour le match OL-Arsenal au "Club des Cents" (au fait, pourquoi ce "s" incongru à cent ? Il faudra que quelqu'un du staff de l'OL m'explique). J'en ai profité pour discuter avec quelques élus dont, chacun le sait, le souci principal est de voir leur bobine dans les journaux et les magazines, et maintenant sur le net. Or, certains, photographiés par les paparazzi de Lyon People, sont choqués de ne pas se retrouver la semaine d'après dans le trombinoscope. J'avoue que je n'ai pas su quoi leur répondre.

Depuis, je me suis renseigné et maintenant je sais. J'explique donc à nos édiles qui souffrent de ce manque de visibilité : la première raison - raison officielle - s'explique tout à fait. A l'OL, on fait très attention, en ces périodes pré-électorales, à ne favoriser personne ; la deuxième, qu'on ne vous dira pas, c'est qu'il faut bien faire un choix, sinon on pourrait vite faire dans le trop plein ou risquer la gaffe. Aussi, un Comité de sélection fait le tri chaque semaine. Si vous ne figurez pas au générique, j'ai un tuyau : faites des risettes à Philippe Vorburger qui participe au Comité de sélection ; il vous donnera peut-être le coup de pouce pour faire partie des heureux élus et vous aurez votre photo dans le who's who footbalistique.

Cette mise au point étant faite, le match de mardi soir était superbe et, même si l'OL s'est incliné contre Arsenal, bravo à cette équipe qui fait enfin vibrer Gerland et nous offre de beaux matches.

Si avec ça je n'ai pas ma photo dans le prochain trombinoscope, c'est à n'y rien comprendre.

 

Si, sur la liste Mercier, personne, semble-t-il, ne se propose pour être le futur Adjoint à la Culture, c'est peut-être parce que le successeur de Trouxe risque de ne pas avoir la tâche facile-facile. En effet, Les Subsistances, la friche-chicos, fait des envieux parmi les "intérimaires du spectacle" qui, tous, sont prêts à installer leurs pénates sur les quais de Saône. Et si l'on ne veut pas de leur immense talent, ils sont prêts à manifester et à se faire entendre. Ah, mais ! « On est des artistes, on y a droit ! »  Ben, voyons ! En tout cas, ça promet. Surtout que quelques "artistes plasticiens" auraient déjà entrepris de "tagger" certains sols récemment rénovés.

Autre problème pour le Premier Adjoint : les Célestins. Il paraîtrait, à c'qu'on dit à la Mairie, que les vieux habitués, déboussolés par les programmes élitistes et par la désinvolture avec laquelle on a traité les abonnés habitués à leurs places numérotées, feraient de plus en plus preuve d'absentéisme sans qu'un nouveau public ne montre son nez. D'ici à ce qu'on nous la joue façon RTL avec Bouvard, et qu'on aille nous rechercher Lucet !

 

A c'qu'on dit chez Mercier, le problème Millon serait réglé pour le 2ème tour. En échange d'un brevet de respectabilité - d'après eux, ça devrait suffire - notre homme de Belley accepterait de se retirer et de faire voter Mercier. Et ses colistiers ? Pas de problème, répond-t-on, ils comptent pour du beurre.

Plusieurs questions se posent. Les gens qui disent ça prennent leurs désirs pour des réalités ? Prennent-ils Millon pour un imbécile (il est bien placé pour savoir ce que vaut une promesse émanant d'un homme politique) ? Quid du "brevet de respectabilité" remis par l'UDF quand les médias vont hurler à la combinazione avec celui qu'ils sont toujours décidés à diaboliser ?

 

Mes amis de Lyon People, pour cacher leur ignorance de l'Histoire, me "chambrent" sur mon âge canonique.

Décidément, après s'en être pris aux personnes de petite taille, les voilà qui se moquent des vieux. Ils vont se faire de nouveaux ennemis. Ajouterais-je qu'ils n'étaient pas obligés, pour expliquer leur mépris de l'Histoire, d'utiliser une syntaxe désastreuse. Cela a rendu leurs propos incompréhensibles à plus d'un.

Zéro en histoire, zéro en français, ça commence à faire beaucoup pour la web generation !

 

 

A suivre, Spécial Chabert..

 

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