Les
humeurs de Toussaint Pothin
Le
bloc-net satirique du lundi 3 décembre 2001
Nuits
de Chine, nuits câline...
Début
de nuit inouï à l'Auditorium, dimanche
dernier. Ceux qui ont boudé la première partie
du groupe Matmos ont eu tort.
Images
et sons se répondaient, s'entremêlaient, se conjuguaient et envoûtaient
le plus récalcitrant des spectateurs.
Puis
ce fut le tour de Bjork, Islandaise au cur pur, entourée d'un chur
d'invités endimanchés, et soutenue par un immense orchestre aux allures
juvéniles.
Émouvante,
déchirante, puis colérique ou tendue, ou encore enjouée, elle nous
entraîna dans un voyage au bout d'une nuit glacée et chaleureuse à la
fois, une nuit aux allures de ballade islandaise, qui était un
ravissement et faisait chaud au cur.
Au
premier balcon, il y avait une belle brochette de personnalités pour
occuper les places dites d'honneur. Au centre, on retrouvait un trio
improbable : Beghain et Requien, encadrant Gérard
Collomb. Heureusement que la musique adoucit les murs !
On
pouvait distinguer également, entre autres, Auvray et Sécheresse, autres
notables du nouveau pouvoir.
Tout
le monde avait l'air ravi. On se serait presque cru à la tribune
officielle du Grand Prix de Tennis de Lyon. Sauf que là, il y avait du
spectacle.
Nuit
blanche mardi soir. Je me suis farci sur TLM, le Conseil Municipal
pendant trois heures.
Pas
inintéressant. On nous dit que l'objectif est de redonner goût à la vie
civique et de jouer la "démocratie de proximité". Nous
verrons bien. On peut imaginer que les premiers progrès seront accomplis
par nos élus qui, lorsqu'ils se verront, auront la sagesse de rendre
leurs discours plus concis, mieux écrits, et de soigner leurs
interventions qui sont souvent oiseuses et incompréhensibles pour un étranger
au sérail.
La
démocratie avance. Ne faisons par la fine bouche.
Nuits
de Chine, nuits câlines, nuits d'amour. Il paraîtrait que de tendres
idylles se seraient nouées lors du voyage en Chine de notre délégation.
L'air
de Canton ou le gingembre ont dû faire leur petit effet.
Gala
Lyon n'en ayant pas
parlé, ne comptez pas sur moi pour me mêler de la vie privée de
qui-que-ce soit. Ce n'est pas mon genre !
Nuits
du Jazz en fin de semaine. Heureuse initiative du Centre Jacques Cartier,
dans le cadre de ses entretiens annuels.
Joli
succès populaire, à ce que j'ai vu. Je suis allé un peu partout ; le Transbo,
le Hot Club où j'ai découvert le superbe trio Papasoff - extra
- La Marquise (sympa), le Cap 203. Je me suis même
retrouvé à la Brasserie Georges où je n'avais plus mis les pieds
depuis belle lurette.
Je
n'avais plus grande envie d'y aller.
Et
cela, malgré la communication imaginée par un certain Guy Moyse
(au fait, j'espère qu'il ne s'agit pas de l'excellent Guy Moyse,
journalise et éditorialiste patenté. Ça ne se fait pas de mélanger les
genres). Toujours est-il que grâce aux Flagada Stompers, j'ai pu
redécouvrir la fameuse choucroute royale. Elle était extra et le cadre
est toujours aussi magnifique.
Le
meilleur moment, je l'ai pourtant passé au bar de la Tour Rose qui
nous a habitués depuis longtemps à des soirées jazz. Espérons que le génial
et généreux Chavent trouvera les sponsors pour lui permettre de
nous proposer un nouveau programme.
Nuits
"tennistiques" (et blanches) au retour des soirées jazz. Je ne
vais pas vous embêter avec ça ; juste un mot, le petit Santoro,
moqué année après année par les Guignols et conséquemment par la
"con-presse" composée d'emplâtres, est celui à qui la France
doit sa victoire. Car, sans lui, l'équipe aurait perdu le double. Comme
quoi, il faut se méfier des guignols en tous genres qui d'ailleurs,
depuis dimanche matin, ne parlent que d'Escudé.
Pour
terminer, trois petits plaisirs que je souhaite partager avec vous.
D'abord,
la sortie d'une compile de 15 CD de Desproges. Ses ayants droit ont
le sens du commerce et du marketing post mortem. N'empêche, quelle joie
de retrouver notre Pierre précieux dans "Monsieur Cyclopède",
ou en procureur pour des tribunaux des "flagrants
délires".
Joli
cadeau de Noël pour ceux qui ne confondent pas humour grinçant et ironie
grincheuse.
Deuxio,
vous avez-peut- être appris, comme moi, la fâcherie entre Drucker
et Gérard Miller, et la mise à pied de ce dernier. Je hais ce
sinistre monsieur dont les saillies de roquet font plus de tort aux causes
qu'il défend que de bien. Ce n'est pas très grave car ces fameuses
causes sont souvent de grotesques foucades que l'on pourrait encore réserver
aux adolescents attardés et néanmoins boutonneux. Pour un peu, on
l'aurait vu défendre l'affichage sauvage ce samedi, place des Terreaux,
avec tous ceux qui rêvent d'une ville crade.
Autre
bonne nouvelle, la naissance d'un nouvel hebdo : Dimanche à Lyon.
Je lui souhaite beaucoup de succès, même si je ne me sens pas totalement
en phase avec ce cousin germain de Métro Lyon. N'empêche, dans sa
charte déontologique, il affirme que les journalistes de Dimanche à
Lyon publieront "une
information fondée sur des faits vérifiés, présentée de bonne foi,
impartiale, respectueuse de la vérité...".
De
plus, ils "vérifieront (pourquoi, ça ne se fait pas ailleurs
?) et
recouperont leurs sources..."
Comment
ne pas se réjouir d'un tel engagement (même si ces choses-là devraient
aller d'elles-mêmes) ? Le fait qu'il soit annoncé avec ostentation
prouve bien qu'il doit exister des "journalistes" lyonnais qu ne
respectent pas cette élémentaire règle journalistique.
Je ne serais
donc pas le seul à le penser. Youppie ! La vérité progresse.
A
suivre, le
bloc-net du lundi 26 novembre 2001
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