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Les humeurs de Toussaint Pothin 

 

Le bloc net du 30 avril 2001

 

Beaucoup de monde au chevet de Gégé

 

La nouvelle est tombée jeudi matin : Gérard Collomb a été hospitalisé

 

Je l'avais aperçu la veille et il semblait en effet très fatigué. Il faut dire qu'il était sur la brèche depuis près de deux ans. Et que les dernières semaines ont été dures, tant les luttes intestines ont été intenses

 

Des luttes intestines qui ont eu raison du colon de Gérard. Entre les diarrhées verbales des uns et les mines constipées des autres, il fallait s'y attendre. Et maintenant, ce sont ses amis qui se font de la bile.

 

Les négos pour les vice-présidences ont été particulièrement chaudes avec ses alliés qui, bien que minoritaires à la Communauté, se voyaient bien engranger les postes. Alors qu'il est clair que ce n'est pas Gérard Collomb leader de la gauche, qui a été choisi, mais bien Gérard Collomb le rassembleur, qui a été élu.

Le Maire de Lyon a tenu bon, surtout qu'il devait récompenser quelques élus de la Société Civile, mais les nuits ont été courtes. Ça n'a pas été facile non plus avec l'UDF et le RPR ; Philip, à qui décidément les leçons ne servent pas, s'était imposé comme négociateur pendant que d'autres rencontraient Collomb de leur côté ; Buffet et Meyer se disaient prêts à participer à l'exécutif. Il semble qu'au fil des heures, les UDF aient été ramenés à la portion congrue au bénéfice du RPR. L'UDF devra bien se décider à se débarrasser de Philip, si elle veut un jour renaître de ses cendres.

Mais il semble que ses principaux adversaires, Da Passano et Bideau, n'osent pas tuer le petit frère qui joue les pères abusifs.

 

Si vous aviez voulu vraiment connaître les participants aux conciliabules des uns et des autres avec Gérard Collomb, le restaurant des Muses (au dernier étage de l'Opéra NDLR) constituait comme toujours un magnifique poste d'observation. Beaucoup d'UDF et de RPR avaient plusieurs raisons de franchir les grilles de l'Hôtel de Ville. Aucun ne vous avouera les vraies raisons de leurs visites impromptues. En plus, on découvre de nouvelles têtes d'élus à midi, en remplacement des Trouxe, Moulinier, Mermet, trop tôt disparus.

 

L'autre jour, on pouvait voir Jean-Olivier Arfeuillère, le patron de Lyon Capitale, et Jean-Marc Requien, l'encore patron d'Euro RSCG Ensemble, déjeuner ensemble en se marrant comme des bossus. Comme quoi, ceux qui les disaient fâchés se gouraient.

 

Laurence Eymieu est, elle, très fâchée avec Lyon Capitale et devrait accélérer son départ de la Mairie où, il est vrai, elle ne vient déjà plus beaucoup.

A propos de Lyon Capitale, il y a une photo à ne pas rater, c'est leur départ de la Part-Dieu, déguisés en supporters de l'OL, pour aller encourager notre équipe de foot. Nos babas devenus bobos, que l'on croyait intéressés exclusivement par la Culture, se piquent désormais de football. Ils vont peut-être emmener avec eux Raspail et Darmet pour ce match qui s'annonce désormais très "tendance".

 

Il se dit que Gérard Angel, contrairement à ce que j'affirmais il y a quelques semaines, pourrait rester au Progrès, mais le malheur, c'est qu'on ne sait pas trop quoi lui faire faire.

 

En revanche, Le Progrès, qui a du mal à recaser ses nombreux placardisés, pourrait virer Bruno Baixe, l'actuel patron de TLM (ci-contre en compagnie de Valérie Perez) pour recaser l'ineffable Bernard Seux qui se morfond à Grenoble en tentant de promouvoir Le Dauphiné Libéré

 

Ceux qui ne le connaissent pas ne perdent pas grand-chose mais un peu d'histoire leur permettra de se faire une idée. Après une expérience de disquaire, interrompue brutalement (la note ne fut pas seulement bleue), il s'est retrouvé en 81, au moment du lancement des radios libres, à la tête de Radio Lyon, la radio du Progrès (déjà !).

Compte tenu des moyens engagés, d'une campagne de pub importante, des synergies avec Le Progrès, il devait casser la baraque et tout bouffer. En réalité, il se contenta de "bouffer la baraque". "Sa" radio ne dépassa jamais les 2 % d'audience, à la différence de Radio Contact (Dini), Radio Nostalgie (Alberti), lancées également à grands frais, et de Ciel FM et Radio Scoop qui ramassèrent la mise.

Cet échec ne le rendit jamais modeste ; il continua de pérorer sur tous les sujets, avec une condescendance qui faisait rire ses interlocuteurs. On s'attendait à ce qu'il disparaisse du circuit, mais "la voix de son grand maître" (c'est son surnom) ne manquait pas de soutiens.

Les "resotériques" ne le laissèrent pas tomber et lui trouvèrent des "points" de chute pour le recaser.

 

L'injuste mise à l'écart de Bruno Baixe, si elle se confirme, devrait faire monter un certain nombre de personnalités, et non des moindres, au créneau (journalistes, publicitaires, chefs d'entreprise, annonceurs et même, dans les hautes sphères, la Mairie), heureuses d'avoir en face d'eux un interlocuteur disponible, inventif, efficace, qui a su faire tourner une télé de proximité avec des moyens relativement faibles. T'en fais pas, Bruno, on va faire comme chez Danone, on va se mobiliser pour que tu restes. Déjà la Marseillaise Laurence Eymieu, tu ne vas pas repartir toi aussi ! De qui on pourra se moquer quand l'OL écrasera l'OM.

 

 

A suivre, Le bloc-net du 23 avril 2001

 

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Le café réchauffé c'est terminé

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