Raffarin cloue le bec de Christian Philip
De notre correspondant François Pill
Le projet du député du Rhône instaurant des
péages à l'entrée des agglomérations de plus de
100 000 habitants a été rejeté jeudi par le
premier ministre. Réputé peu disert, l'homme a
perdu une belle occasion de se taire.
Tête basse, Christian Philip a du songer -
à posteriori - qu'il avait bien mal choisi son
moment pour présenter son projet de loi sur « les
responsabilités locales ». A quelques
semaines du scrutin des régionales et des
cantonales, la majorité prend grand soin
d'éviter toute mesure impopulaire. En effet,
l'amendement qui visait à introduire une
taxation des véhicules en circulation dans les
grandes agglomérations à l'instar de celle en
vigueur depuis un an à Londres, avait peu de
chance de remporter un grand engouement auprès
d'un public échaudé par les taxes et
prélèvements en tous genres.
Ainsi, le groupe UMP de l'assemblée s'est vite
empressé de se détacher de cette mesure par
l'intermédiaire du président du groupe UMP de
l'Assemblée Nationale Jacques Barrot. Ce
dernier a souligné que cette réflexion se
trouvait dans le cadre d'une initiative « individuelle »
du député du Rhône et qu'il ne lui accordait pas
le soutien du groupe politique. Autre point de
vue similaire celui du ministre délégué aux
libertés locales Patrick Devdjian
qui déclarait peu de temps avant que le
gouvernement se montrait « défavorable »
à ce projet de loi.
Interviewé par nos confrères du Progrès,
Christian Philip estime que « le débat a été
dénaturé ». Selon lui, sa proposition aurait
été mêlée avec celle de « l'éventualité
d'installer des péages sur les routes
nationales ». Le député du Rhône aura pour
tache de ramener une mesure plus populaire de
son prochain voyage dans la capitale anglaise !
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