Le Mexique l'affiche mal !
Par Justin Calixte
L'affiche
annonçant l'exposition consacrée à l'exposition
« Symboles sacrés » au Musée des Beaux-Arts est
une horreur. Cette juxtaposition simpliste
d'objets et de statuettes rappelle celles
qu'imaginent les centres commerciaux se piquant
d'organiser des expos culturelles à deux balles.
Ou quand le BHV réalise des semaines chinoises
ou mexicaines.
Dommage pensera le quidam moyen. Dommage qu'ils
aient conçu une affiche aussi cheap pour une
exposition aussi prometteuse, renchérira le
publicitaire qui sommeille en vous. Quand on
visite l'expo, on s'aperçoit rapidement que
finalement l'affiche n'était pas si mensongère
que ça. L'exposition tournante qui arrive de
Montpellier et Rouen fait en effet un peu
province. Pas de pièces maîtresses qui vous
laissent pantois. Une accumulation de poteries,
bijoux, urnes, vases, statuettes... plutôt bien
présentées pour ceux qui aiment le didactique.
Mais quand même.
Aujourd'hui, la Culture est devenue ce que le
Reader's Digest était il y a 50 ans à la
littérature. Rien de grave puisque les moutons
culturels remplissent quand même les musées. Au
point qu'il est impossible de voir quelque
chose. C'était le cas l'autre soir pour
l'inauguration de ladite exposition. Après le
concert des intermittents du spectacle
(décidément ils n'arrêtent pas) qui rêvaient de
faire un sort au Ministre de la Culture, après
les cris des Archéologues qui ne souhaitent pas
être jetés dans les oubliettes de l'histoire,
après une queue (« longue et impressionnante »,
comme dirait le ministre Aillagon) dans le
froid, nous avons pu pénétrer dans le Saint des
Saints de Saint-Pierre.
Bernadette,
prévue pour présider la cérémonie brillait par
son absence. Avait-elle été prévenue de la
modestie de l'Exposition ou en a-t-elle marre
des « Arts Premiers » chers à son
époux-président ? Aillagon, coquettement
vêtu d'un costume très tendance, était en retard
(il aurait été volontairement retenu par l'UMP
désireuse de gâcher la soirée de Gégé).
D'ailleurs la Droite était peu présente. Seuls
parmi ses élus, Marie-Chantal Desbazeille
qui collait au train d'Aillagon et son ennemi
intime Alain Bideau, étaient là. A gauche
aussi, les absents étaient nombreux mais, on le
sait nos adjoints socialistes ou verts n'aiment
pas trop se frotter à un ministre de droite,
même « libéral-libertaire ». Chacun refusant de
servir la soupe, la « cohabitation » ne rend pas
la vie facile aux services protocolaires.
On se pressait en attendant les petits fours.
J'ai dû éviter le nostalgique Yvon Deschamps qui
s'intéressait plus aux plafonds qu'aux
statuettes présentées. J'ai dû également faire
des pieds et des mains pour refuser celle de
Mme Bonnel-Chaslier, (madame
fêtes-carillonnées) en grande discussion avec le
critique d'Art Alain Vollerin qui n'est
pas bégueule. A mon regret, je n'eus pas le
réflexe d'éviter la paume de Julien
Laferrière (il avait abandonné, pour un
soir, le tiers-monde pour le demi-monde qui
s'agglutinait pour écouter des discours
convenus). Gégé, grâce à ses fiches (il
faisait penser à Julien Lepers)
fit étalage de son érudition. Un journaliste
énamouré bavardait avec Patrice
Beghain de plus en plus coquin pendant que
le ministre exprimait sa joie d'être là. Les
applaudissements furent nourris, les invités
tout autant.
De nombreuses personnalités, parmi lesquelles
nous distinguerons (pour faire people et
rehausser le niveau) : Alain Mérieux,
Paul Gauzit du « Lutrin », le
critique J.J Lerrant, Max Schoëndorf
et bien sûr le Père Noël de la DRAC, l'organisme
des distributeurs de subventions, fabricant
d'Art officiel plus communément appelée Art
pompier... « Bref » me direz-vous, cette expo,
est-ce que ça vaut le coup d'aller ? Si vous
n'êtes jamais allé au Mexique ou chez Disney à
Epcot, si vous ne vous êtes jamais rendu au
Musée des Arts Premiers à Paris et si vous avez
raté la dernière expo mexicaine du Centre
Commercial du Perollier, faites un tour. Dans le
genre expo-échantillon, ce n'est pas si mal.
Allez-y le matin, y a moins de monde et
profitez-en pour faire un tour au Musée des
Beaux-Arts. Il est devenu magnifique.
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A
suivre,
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