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20 septembre 2004


Le chef de Jean-Paul Lacombe à tire d'aile


 

De notre correspondante Olivia Perradin

 

Sa collaboration avec Jean-Paul Lacombe durait depuis dix ans et semblait s'inscrire dans la durée. Mais le chef de Léon de Lyon rêvait secrètement d'indépendance et  d'identité. C'est par un bel après-midi du mois de juillet que Joseph Viola a définitivement pris son envol en rachetant un fameux petit bouchon lyonnais...

 

« Il vaut mieux un petit chez soi qu'un grand chez les autres ! » L'adage populaire a trouvé en la personne de Joseph Viola une démonstration inattendue. Le cuisinier - véritable locomotive des cuisines de Léon de Lyon - a décidé de voler de ses propres ailes. Contrairement aux nombreux chefs ayant fait leurs gammes rue Pleney, il ne prendra donc pas la responsabilité de l'un des dix « bistrots de cuisiniers » qui font la fortune du gendre de Georges Duboeuf. La quarantaine tout juste sonnée, Joseph Viola a saisi l'opportunité que constituait le départ à la retraite de Daniel Léron. Figures emblématiques du 156, rue de Créqui, Daniel et Denise avaient à cœur de confier leur bébé en de bonnes mains. Depuis de plusieurs années leur bouchon - petit par la taille mais grand par le renommée - s'est imposé sur Lyon. En passant le flambeau au bras droit de Jean-Paul Lacombe, ils peuvent désormais dormir sur les deux oreilles. Un zeste de sérénité après de nombreuses années de travail acharné.

Aujourd'hui Daniel passe le relais, l'esprit nostalgique, à Joseph Viola. Après 10 ans de carrière écoulés dans l'ombre de Jean-Paul Lacombe, l'élève devenu à présent maître a  trouvé en Daniel et Denise une occasion en or de dévoiler au grand jour ses fins talents de chef cuisinier. Cela faisait 8 ans qu'il songeait silencieusement à reprendre cette affaire, l'obtention du fameux titre tant convoité de MOF lui a donné le courage qui lui manquait jusqu'alors : « c'est une succession d'évènements, le MOF m'a donné un véritable élan. A 40 ans je me sens enfin près à devenir mon propre chef ! », déclare-t-il plein d'entrain. « Je n'ai aucunement l'intention de changer les habitudes des clients de Daniel, je désire cependant apporter petit à petit mes spécialités culinaires » Joseph Viola a pour projet de faire évoluer le bouchon en apportant au fur et à mesure sa touche personnelle, ses petits plats, qui font de lui le cuisinier reconnu qu'il est.

Le personnel, ainsi que la décoration sont restés identiques. On retrouve cette même ambiance qui faisait de cet endroit un lieu chaleureux et convivial où l'on mange très bien. De temps à autre Daniel passe au restaurant écrire de sa plume les nouvelles composantes du menu. Mais « Daniel et Denise » était, est et sera toujours chez « Daniel et Denise » .
 


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