Grison fait exploser les bouchons
De notre correspondant François Pill
Rien ne va plus entre Pierre Grison et
certains propriétaires de bouchons. En effet, le
président de l'association de défense des
Bouchons Lyonnais vient de radier deux
établissements sous couvert de motifs plutôt
douteux...
Tout commence le 6 mai dernier quand Gilles
Maysonnave apprend le retrait de sa mention
« Authentiques Bouchons Lyonnais » pour
son établissement le comptoir Brunet.
Cette décision émane de l'Association de Défense
des Bouchons Lyonnais (ADBL) présidée par Pierre Grison
et Louis Chabanel. Pour rappel,
l'association créée en 1997 « protégeait les
fameux bouchons contre les pales imitations »
selon son fondateur. Elle regroupait 21
restaurant labellisés devant se « conformer à
la tradition de cuisine lyonnaise faite
essentiellement de cochonailles et autres «gognandises»
carnées, arrosées de vins en pots, Beaujolais et
Côtes du Rhône, le tout servi dans une ambiance
conviviale et avec générosité » d'après
l'ancien propriétaire du « Pasteur ».
Les motifs de cette radiation étaient soi-disant
motivés par « la médiocrité des prestations
servies... de nombreuses plaintes reçues à
l'Office du Tourisme de Lyon et par les
remarques désobligeantes de clients mécontents ».
Surpris par ces commentaires, Gilles Maysonnave demande des précisions à Bernard
Duspaquier, le président de l'Office de
Tourisme. Ce dernier, plutôt étonné, lui stipule
qu'il n'a « jamais convoqué les deux
co-présidents pour prendre une décision
quelconque, ce qui aurait été tout à fait
contraire au rôle de l'Office du Tourisme »
et que les nombreuses remontrances
n'apparaissaient nullement dans la consultation
des dossiers.
Suite à cette étrange décision et par solidarité
avec Gilles, Jean-Louis
Manoa (Le Mercière) et Yves
Rivoiron (café des fédérations)
décident de se retirer de l'association. Pour le premier, « l'ADBL
n'apparaît plus comme une garantie de qualité et
d'objectivités...Elle fait preuve de népotisme et ces
dirigeants apparaissent de moins en moins
crédibles ». Le second regrette « qu'aucune
politique de concertation ou de défense des
établissements ne soit menée » et juge les
dirigeants actuels « partiaux et pas du tout
représentatifs de la profession », leurs
choix « relevant du fait du prince».
Quant à Gilles Maysonnave, il estime que « Grison
et Chabanel sont jaloux du succès des
restaurateurs. Ils ne supportent pas qu'on fasse
des affaires et qu'on représente la gastronomie
lyonnaise à l'étranger lors de nos derniers
voyages à Shanghai ou à Montréal. Ce n'est que
de l'aigreur ! »
Lorsque nous avons contacté Pierre Grison, il a
estimé « n'avoir aucun commentaire à
faire ; l'affaire est classée, de toute façon ça
ne rime strictement à rien ! » Nous vous
invitons donc à faire votre propre définition
des « Authentiques Bouchons Lyonnais »...
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