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L'actualité des Start up

 

 

Marion Kindermans - Les Echos du 3 juin 2002

 

Viafrance et Cityvox s'affrontent devant les tribunaux

 

 

Nouvellement implanté à Marseille, Cityvox a été assigné en justice pour concurrence déloyale et plagiat par son concurrent Viafrance. Des accusations qu'il réfute en bloc.

 

Au moment de déménager l'ensemble de ses activités dans le pôle multimédia de la Belle-de-Mai à Marseille, Cityvox se serait bien passé de ce mauvais coup. Assigné en justice à deux reprises les 23 et 24 mai par Viafrance, également spécialisé dans la diffusion d'événements culturels et de loisirs locaux, Cityvox est accusé de concurrence déloyale et de « parasitisme économique ». Et, dans le même temps, réduit au silence par le tribunal de commerce de Paris, qui a engagé les deux parties « à cesser toute action judiciaire, médiatique et commerciale (...) jusqu'au prononcé de la décision ».

 

Il faut dire que l'affrontement a pris des airs de duels entre les deux « city guides ». Créé en 1995, Viafrance, filiale du holding ViaEuropa et dont Caroline Dero, qui vient d'Amazon, a repris la gérance en juin 2000 et détient aujourd'hui 30 % du capital, se targue de collecter 55.000 événements par an avec une équipe d'une dizaine de personnes à Paris. Si la direction évoque « un chiffre d'affaires insignifiant » pour 2000-2001, elle préfère également rester discrète sur l'exercice en cours, qui sera clos en juin.

 

La jeune pousse reproche concrètement à Cityvox « une copie servile de ses produits », à partir de similitudes relevées sur près de 150 fiches de sa base de données, informations qu'elle dit détenir grâce à un partenariat exclusif avec la Fnotsi (Fédération nationale des offices de tourisme et des syndicats d'initiative).

 

Mais l'affaire est allée plus loin puisque la société menace également les clients de Cityvox, le fournisseur d'accès Internet du Crédit Agricole, Cario, et le groupe Accor, d'assignation en cas de poursuite de diffusion de son contenu. Les poursuites contre les autres clients, à savoir Orange et la SNCF, ayant finalement été abandonnées. Viafrance, qui a choisi de se défendre seul, réclame 1,1 million d'euros de dommages et intérêts.

 

En face, Cityvox, dont Bertrand Bigay, un des cofondateurs en 1999, est aujourd'hui PDG, a réalisé en 2001 un chiffre d'affaires de 1,7 million d'euros et revendique la couverture de 80.000 événements par an avec une dizaine de clients. Défendue par Me Pochet, la société, qui dans le Nouvel Hebdo parle « d'affabulation du début à la fin », réfute l'ensemble des accusations, en arguant que l'ensemble de son contenu provient des dossiers de presse officiels, épluchés par une équipe de 15 personnes.

 

Cityvox porte donc plainte pour « dénigrement et procédure abusive » et entend réclamer des dommages et intérêts importants. Cityvox avance les nuisances subies en termes d'image ainsi que le préjudice pesant sur ses clients. Le jugement, prévu en septembre, devrait laisser le temps à Cityvox de finaliser son recrutement d'une vingtaine de personnes sur Marseille, pour porter à 30 l'effectif global, un bureau ayant été spécialement conservé à Paris pour assurer les deux pages quotidiennes incluses dans le journal « 20 minutes ». La presse gratuite reste un support sur lequel Bertrand Bigay compte bien s'appuyer à l'avenir.

 

 

A suivre, Himalaya doit remonter la pente...

 

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