L'actualité
des Start up
Enguérand Renault - Les Echos du 13 mai 2002
Himalaya doit remonter la pente
Après des
pertes record l'année dernière, la société change de stratégie
et de président.
Au terme
d'une année très éprouvante, marquée par l'effondrement du
marché de la création de sites web, trois plans de licenciements
consécutifs et des pertes abyssales de 39,3 millions d'euros
pour un chiffre d'affaires de 27,4 millions, Marc Semhoun,
le président d'Himalaya, jette l'éponge. « Je suis
cramé ! », avoue-t-il. Il est remplacé par Christophe
Sapet, cofondateur d'Infogrames, d'Infonie
et actuel président d'IXO (photo ci-dessus). « Je
ne serais pas un président opérationnel à plein-temps mais
plutôt celui qui définira la stratégie et les grands équilibres
», a déclaré Christophe Sapet. Pour marquer sa confiance, il
augmentera sa part au capital - de 6,9 % actuellement à près de
20 % - en rachetant des parts aux fondateurs.
Au sortir
d'une année 2001 horrible, Himalaya a beaucoup changé.
Pour faire face à l'effondrement du nombre de commandes et des
prix pour la réalisation de sites Internet, Himalaya a dû
réduire ses effectifs de 750 à 350 personnes ainsi que
l'ensemble de ses coûts de structure. Avant de s'effacer, Marc
Semhoun a fait le sale boulot. Il a fermé toutes les filiales
étrangères et quelques filiales françaises, a nettoyé les
comptes clients en passant des provisions de 6 millions d'euros
et a amorti l'ensemble des écarts d'acquisition, dont 13
millions pour Eurasset.
e-CRM
et business intelligence
Enfin, il
a entamé des changements stratégiques majeurs. Dans l'activité
d'agence Web, il a conduit le passage des contrats au forfait
(intenables car les prix se sont effondrés et les clients
demandent toujours plus) vers des contrats en régie. Surtout, il
a réorienté Himalaya vers les nouveaux métiers de e-CRM
et de business intelligence. Premiers résultats, l'activité
historique de conseil et intégration dans les sites Web ne
représente plus que 54 % du chiffre d'affaires et cette part
devrait descendre à 35 % en 2002. Mais Christophe Sapet se donne
la possibilité d'infléchir encore cette nouvelle stratégie. Il
présentera dans quelques semaines son nouveau plan d'action.
En
attendant, Himalaya a été mis en position de tenir. Le
point mort a été abaissé à 5 millions d'euros par trimestre. Au
premier trimestre de 2002, la chute des revenus fait que le
groupe devrait être peu en dessous de cet objectif. Mais
Himalaya n'accepte plus de prendre de nouveaux contrats à
perte et devrait tenter de renégocier certains anciens contrats
non rentables. Un travail qui devrait conduire le groupe à
équilibrer ses comptes sur l'ensemble de 2002. « Himalaya ne
consomme plus de cash et il reste dans les comptes une
trésorerie de 10 millions d'euros. Le groupe n'a donc pas besoin
d'être recapitalisé dans l'immédiat » , analyse Christophe
Sapet.
A l'annonce de tous ces changement, l'action a plongé de 11,96 %
mardi soir, à 0,81 euro, réduisant encore la capitalisation
boursière à seulement 6,67 millions d'euros.
A
suivre, Infogrames
rachète Eden Sudios...
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