Personnalités
Lyonnaises
Le
Figaro du jeudi 21 février 2002 - Irina de Chikoff
Le
professeur quitte la classe
L'ancien
premier ministre abandonne son siège de député du Rhône pour cultiver
son jardin
Il
ne s'endormira plus sur son banc, à l'Assemblée nationale. Raymond
Barre s'en va, sans faire de bruit. Il déteste le tapage. Et la
politique, au fond, n'a jamais été son genre. Il y est venu assez
tard. Passé cinquante ans. Il la quitte sans regret. Avec un rien de
coquetterie. Parce que forcément son départ fait la nique à ceux qui
s'accrochent à leur fauteuil, dans l'hémicycle. Ou ailleurs.
Lui,
« tranquille comme Baptiste », reprend le chemin de ses
chères lectures. Des universités, des conférences, de l'Académie des
sciences morales où il a été élu, du monde qu'il aime à parcourir.
Loin du « microcosme », qui continue à tourner sur
lui-même, à vide ; loin des lambris et autres pacotilles,
l'ancien premier ministre va retrouver un temps qui ne se passera pas
« au ras des pâquerettes ».
Les
compromis, la frime, les modes, le blabla ont toujours insupporté Raymond
Barre. « Je ne m'épuise pas, disait-il en riant sous sa
cape, à chercher à plaire ». Quand il était ministre, il
gouvernait. Quand il s'est présenté à l'élection présidentielle
en 1988, il n'a pas daigné dissimuler son aversion pour les imbéciles.
Parfois il s'est même amusé à être franchement désagréable.
L'homme ne laisse pas que des bons souvenirs aux « cancres, crétins,
galopins » de la classe politique. Il s'en moque. D'ailleurs
il n'est même pas certain que les « couillons »
aient de la mémoire. (...)
A
suivre, Charles Mérieux entrepreneur et
visionnaire...
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