Campagne
municipale
Marianne
- Lundi 19 février 2001
Quand Millon et Collomb font frissonner
la bourgeoisie
Il
y a longtemps que la capitale de la modération politique n'avait pas
connu pareille excitation. Le héraut de la droite extrême réhabilite le
passé réactionnaire de la ville et réveille la mauvaise conscience
collective. Quant au sénateur socialiste, aux allures d'honnête
centriste, il incite à s'encanailler de manière si convenable.
Lyon
frissonne. Ici de plaisir, là d'inquiétude. Mais pas d'angoisse
comme en 1981, où l'arrivée de la gauche faisait fantasmer certains
esprits fragiles sur un possible déferlement de cosaques venant abreuver
leurs chevaux aux fontaines de la place des Terreaux. La capitale des
Gaules et de la modération n'éprouve aujourd'hui ni crainte
excessive, ni joie débordante à la possible victoire annoncée de Gérard
Collomb, socialiste bon teint, fils
d'ouvrier métallo et de femme de ménage, devenu sénateur et jeune
marié, depuis qu'il a épousé, en mai dernier, une jeune femme de
trente ans sa cadette, Caroline.
Ce
mariage-là aurait provoqué, il y a vingt ans, une tempête réprobatrice
entre Saône et Rhône. Cette fois : rien, sinon des appréciations
rigolardes et flatteuses sur l' « audace » et le
« tempérament » du candidat à la mairie. C'est que la
ville a changé. Elle s'est ouverte.
Et
elle connaît depuis longtemps Gérard Collomb, qui a rasé sa moustache,
s'est habillé chic et a suffisamment grossi pour arborer une brioche
respectable, fort appréciée ici. D'ailleurs, on l'appelle déjà
« Monsieur le Maire » - il ne corrige pas - , et c'est ainsi
qu'on le regarde lorsqu'il participe, avec toutes les sommités de la
cité, à l'inauguration, quelques semaines avant le scrutin, d'une
place... Pierre Mendès-France. (...)
A
suivre,
Les
intrigues de l'Elysée
page
suivante
|