Philippe
Chaslot - Lyon Capitale du mercredi 14 février 2001
Les
intrigues de l'Elysée
Quand
Jacques Chirac tâte le moindre
cul de vache, il y a toujours de la stratégie politique dans l'air.
Passé maître dans l'art de la poignée de main chaleureuse, le président
sait aussi parfaitement doser ses effets, hiérarchiser ses soutiens et
communiquer - par la simple gestuelle - des messages politiques très
clairs.
La
semaine dernière, lors de la session d'ouverture de Biovision
à Lyon, le président a salué les personnalités politiques présentes
dont le candidat d'union de la droite
Michel Mercier et celui de la gauche plurielle Gérard
Collomb. Mais on a surtout remarqué deux choses.
Chirac a très
protocolairement abordé Raymond
Barre d'un « Bonjour
Monsieur le Premier ministre », rapide et plutôt froid. Puis il
s'est dirigé vers son ami Charles
Mérieux qu'il a embrassé avant d'apostropher son voisin Charles
Millon, d'un sonore « Comment
ça va Charles ? ». Le tout suivi d'une conversation plus
longue que les précédentes.
Le
Président venait, mine de rien, de mettre son grain de sel dans la
campagne des municipales lyonnaises. Et il n'y avait pas de hasard dans
tout cela. La veille chez Michel Mercier, on affirmait, juré, craché,
qu'on allait voir ce qu'on allait voir, que l'Elysée s était
débrouillé pour que Charles Millon ne soit pas au premier rang et que le
désaveu de Millon par Chirac serait cinglant (...)
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