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Fleur Tari - L'Hôtellerie du jeudi 23 mars 2006
Vent de colère sur Courchevel
Savoie.
Un article vindicatif de Izvestia, célèbre quotidien russe, a été repris
par notre confrère du Figaro (voir page suivante). Il y met en cause la qualité des services de
la station, relevant même certaines pratiques supposées, telles des notes
surfacturées par des professionnels peu scrupuleux. La station prendrait
« les Russes pour des vaches à lait ».
Avec ses 2 fils,
Catherine Tournier gère 7 restaurants, 2 hôtels de luxe et 2 boîtes de
nuit et ne comprend pas. Elle qui, avec son mari Jo, a vu naître et
grandir la station ne s'explique pas la charge portée contre Courchevel.
« Quelle mouche a bien pu piquer ce
journaliste ? Nous pouvons vous montrer nos revues de presse. Les
magazines russes encensent la station »,
dit-elle en brandissant comme preuve le dernier numéro de la compagnie
Aeroflot, parlant des hôtels de luxe de Courchevel. « Nous
avons même pensé à boycotter Le Figaro, que nous distribuons tous les
jours à nos clients. »
Cet avis est général. Si certains commerçants avouent que quelques abus
ont pu être constatés, ce n'est que l'exception. Elle ne peut être la
règle. Un restaurateur reconnu prend lui aussi position contre cet article
incendiaire. « Ce journaliste prend
vraiment les Russes pour des imbéciles ! »
« Tous nos menus sont traduits en
russe, ajoute
Catherine Tournier. Les prix sont
affichés clairement, ils savent tout de même lire une note ! C'est mal
considérer notre clientèle. De plus, je vous rappelle que la répression
des fraudes existe, et que nous ne sommes pas plus verbalisés à Courchevel
qu'ailleurs. Je pense plutôt qu'il y a comme volonté délibérée de nous
nuire. La manne russe est très enviée, le sucès fait des jaloux. Beaucoup,
pour drainer cette clientèle, raconteraient n'importe quoi. »
L'hôtel Les Airelles,
mis en cause lui aussi, ne fait aucun commentaire, préférant se concentrer
sur la qualité de ses services alors que la saison bat son plein, plutôt
que de répondre à des attaques journalistiques sans fondement. « Il
est vrai qu'on peut raisonnablement se poser des questions. Comment un
journaliste peut-il sérieusement qualifier un hôtel de luxe d'hôtel club,
louant de misérables réduits, quand on sait que cet établissement est
membre des Leading Hotels of The World, ce qui implique obligatoirement
des normes de qualité et de surface. De plus, rappelons qu'il a été classé
74ème dans la liste des 150 Best Hotels of the World en janvier
2006. » Il y a
de quoi laisser songeur sur la qualité de l'enquête menée par notre
confrère russe.
A
suivre, Les Russes, vaches à lait de Courchevel
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