Le flop de la journée sans voitures
De
notre correspondant Julien
Sous
la pression d'une poignée d'illuminés, la
ville de Lyon a décidé d'appliquer la journée
sans voiture ce samedi
22 septembre dernier en dépit du plan Vigipirate.
Sans doute très chevaleresque le combat
mené contre la diabolique voiture s'épanouissant
dans l'asphyxie des pauvres citadins. Ce sont
ainsi 110 hectares qui ont été interdits
à la circulation automobile, soit la presque île
et une partie de Saint Jean.
Cette
journée « internationale » est censée
nous faire découvrir la ville autrement avec
d'autres modes de transports que la voiture.
Les TCL étaient de la fête avec leur
forfait journée, une occasion supplémentaires
de trouver de nouveaux usagers.
Le terme
« usager » désigne bien le quidam
qui utilise le réseau pour circuler dans le
Grand Lyon ! Il n'est considéré comme un client
et doit subir les grèves surprises à répétition...
qui le rendent dépendant de son automobile. La
part des bus TCL est indéniable dans la
pollution. Malgré cela, cars polluant et taxis
diesel roulaient dans la zone interdite, gênant
de ce fait les rares piétons tentant
d'investir la chaussée. Le but de la journée
était de réduire la pollution sur la zone sans
voiture... Première déconvenue : les
indicateurs atmosphériques n'ont révélé
aucun changement !
Les
bus et taxis n'auraient-ils pas dû être
interdits pour une réelle journée sans émissions
polluantes sur les 110 hectares concernés ?
C'est en pleine hypocrisie que l'on institue
cette journée, ce qui fait penser à un coup
marketing (raté) de la ville de Lyon !
Pour réduire la pollution la ville ne doit-elle
pas commencer par ses transports en communs et
son parc automobile ?
Quant
on interroge les commerçants, ces derniers émettent
des avis très partagés sur les résultats de
cette journée. Ainsi Virginie Colombat
de la boutique Louis Vuitton a jugé
cette journée « plutôt positive »
mais regrette le manque d'organisation du
service de voitures électriques mis à la
disposition des commer-çants et de leurs
clients. En bref, elle n'en aura pas vu la
couleur.
Chez Georges Rech, Pascal
Petrussié nous déclare avoir
fonctionné avec sa clientèle d'habitués et
n'a pas vu de nouvelles têtes si ce n'est
celle des badauds devant ses vitrines. Le
service de retouches et les livraisons ont été
inexistantes. Il se déclare totalement opposé
à une telle journée le samedi, le dimanche
s'avérant plus adapté selon lui. Son voisin Philippe
Faugier, aux commandes d'Eden
Park, s'est en revanche déclaré ravi
et a même constaté une hausse de son chiffre
d'affaire.
Côté
piétons, pas de grande affluence. Les Lyonnais
en ont profité pour aller respirer l'air
pur... en dehors de Lyon. Les villages expos des
terreaux n'ont pas été submergés comme il
avait été prévu. En résumé, c'est une
journée assez singulière qui s'est déroulée
malgré le tapage médiatique qui était bien
au-dessus de la valeur de l'événement.
Le
centre de Lyon réservé aux piétons était
aussi triste que désert en fin d'après midi.
Idéal pour un tournage de film catastrophe...
|