Le bal des débutantes
Costards
trois pièces et tailleurs chic, c'est du beau
linge que vous pouviez croiser jeudi 20
septembre dans les couloirs du cercle
post-communiste àKGB. Répondant à
l'invitation de la maison Christofle, le
gratin local s'adonnait à la version
commerciale du célèbre bal des débutantes...
Une
version édulcorée, sans valse ni orchestre,
mais de la meilleure tenue (enfin jusqu'à
23h, avant que la vodka n'étourdisse les
jolis curs présents).
Pour faire leur entrée
dans le monde, les jeunes filles bien nées
de France et de Navarre s'en vont valser
une fois l'an à l'Hôtel Crillon, sous le
regard attendri de leurs illustres géniteurs.
Une tradition, hélas de plus en plus
galvaudée, depuis l'intrusion excessive
d'intérêts commerciaux et médiatiques...
Cette
manifestation d'ampleur nationale n'a pas
d'équivalent en province. A Lyon, Bordeaux ou
Lille, ce sont encore les « rallyes »
qui font office d'antichambre mondaine pour
les jeunes gens de bonne famille. Celui, mené
tambour battant, par la baronne du Marais,
a vu défiler nombre des « people »
d'aujourd'hui. Qui en gardent, en général,
un souvenir ému et humide...
On
ne peut donc que saluer l'initiative de
la maison Christofle, qui a permis
aux générations de se retrouver, coupe de
champagne en main, autour des demoiselles
d'honneur de la soirée, issues de la jet
commerçante ou industrielle.
Ce sont pour
la plupart (je veux bien entendu parler
des célibataires...) les meilleurs partis
de la ville : Stéphanie Bernachon,
Anabelle Boiron, Caroline Collomb,
Agnès Condamin, Sophie Hannebelle,
Séda Manoukian et Sophie Panzani.
Symboles de la jeunesse lyonnaise dorée,
elles ont accepté de dresser une table de
fête pour Christofle. Et de se soumettre
au vote du public.
Un
excellent test pour juger de leur aptitude
future au rôle de maîtresse de maison... et
pour vérifier le contenu de leur trousseau !
(Pour ce qui est de la dot, reportez-vous
au classement du magazine Challenges...).
A l'arrivée, c'est Annabelle Boiron qui
remporte le très convoité « Prix
du Public ». Un résultat homéopathique
qui fait grincer des dents : « Elle
aurait été recalée au prix d'élégance !
» déclare, à la cantonade, une ravissante
pimbêche... A 23 ans, Anabelle ne semble guère
intéressée par l'homéopathie. Elle
est chef
de pub pour l'agence Jump.
Seda
Manoukian recueille le prix de la presse,
tandis que le magazine Marie-Claire récompense
la composition de Marie-Caroline Collomb.
« A n'en pas douter, un prix
très politiquement
correct » me glisse un observateur
avisé des joutes municipales. « Un
simple renvoi d'ascenseur ! »
renchérit un habitué des cocktails, faisant
une allusion transparente à la réception donnée
par le mensuel féminin dans la cour de l'hôtel
de ville à l'occasion de son 35ème
anniversaire.
Après
un appel nominatif, les lauréates se pressent
à la tribune pour recevoir leur récompense
des mains de Maurizio Borletti qui
a réservé son prix à la petite fille de
Paul Bocuse et de Maurice Bernachon,
la gourmande Stéphanie. « J'ai dressé
cette table avec toute mon âme »
déclare la jeune héritière de l'empire Boiron.
A l'applaudimètre, c'est Agnès
Condamin, fille du patron de Sogelym
Steiner qui remporte le prix off.
Il
est 22h30 quand le protocole est enfin évacué.
Heure à laquelle la moyenne d'âge fit une
chute vertigineuse, avec le départ quasi-simultané
de la tranche + de 50 ans. Coïncidence ou
pas, la soirée pouvait alors commencer pour
les autres tranches, CSP + et jeunes cadres
dynamiques (comme quoi quand les chats ne
sont plus là, les souris dansent...ou tout
du moins se trémoussent).
A
noter également, la présence de quelques
night-clubbers isolés, attirés sans doute
par la présence annoncée de 150 jeunes filles
de « bonne famille ». Une nouvelle
qui avait le tour du microcosme lyonnais
tel un vent sibérien de Kiev à Vladivostok.
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