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19 janvier 2004

 

Les puristes aboient, la caravane de l'art passe...
 

 

De notre correspondant François Pill

 

Le concept de Bazart consiste à désacraliser l'art en le rendant accessible au plus grand nombre ; mais à la différence d'autres structures les toiles se réclament réellement comme des œuvres d'art et non pas comme des objets de décorations.

 

La naissance du concept Bazart provient d'un aller-retour « France-Espagne » du créateur du projet Dominic Campillo (ancien manager du groupe IAM). En effet, il y a une vingtaine d'années, le projet débuta en terre ibérique où les artistes sont beaucoup plus demandeurs de ce type de structures car très peu de subventions d'Etat sont allouées à la culture. Puis en 1994, le succès remporté l'encouragea à exporter le concept dans l'hexagone. La différence avec une galerie basique repose sur l'idée que l'expo est présentée sous la forme d'une tournée itinérante dans 6 villes en France et que les visiteurs peuvent manipuler les toiles librement sur fond de musique lounge.

 

Chaque artiste dispose de son petit emplacement sur lequel figure sa biographie, sa photo et une toile représentative de son style. Les peintres sont sélectionnés par un jury composé d'amateurs d'art, de clients, et du personnel de l'agence de communication. En effet, un petit bémol pour les puristes de l'art, Bazart est géré par Avalanche, une agence de pub... Les artistes retenus doivent fournir une centaine d'œuvres pour l'exposition ; l'entreprise fonctionne selon le principe du dépôt vente donc la rémunération évolue selon le nombre de toiles vendues. En percevant 40% du prix de vente de la toile, certains d'entre eux gagnent jusqu'à 10 000 francs par mois. Pas mal pour débuter !

 

Lyon est une étape importante pour la tournée Bazart puisque c'est la ville où l'exposition remporte le plus grand succès. En moyenne, 700 oeuvres s'écoulent durant l'étape ; leurs prix varient en fonction de la taille de 70 à 170 euros. La clé de ce succès local tient peut être dans le fait que certains artistes sont originaires de la région comme Laurent Laigneau. La clientèle type ressemble plutôt à des femmes âgées entre 35 et 50 ans, appartenant pour la plupart à la race des bobos. Aux critiques qui leur reprochent de promouvoir l'art aseptisé, les dirigeants se défendent en déclarant qu'ils « n'imposent aucune contrainte de couleur ou de modèle à leurs artistes ». Bazart fournit ainsi le lien entre art et  grand public sans exiger de trop grandes concessions de part et d'autres...

 

Jusqu'au 21 février 2004

Flammarion - Espace Rencontres, 19 Place Bellecour

 


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