Stars du barreau à Justice Circus
De notre correspondant Arnaud Curt
Si vous imaginez encore votre avocat
comme un être austère, c'est que vous
n'êtes pas allé voir la revue
« justice circus » ! Dans cette revue,
les défenseurs du barreau de Lyon se
révèlent hors du prétoire être de
véritables showmen.
Tous les trois ans, le barreau de
Lyon, sur une initiative de Yanina
Castelli et d'Yves Dollard,
organise une revue où les avocats, en
l'espace de quatre représentations, se
transforment en chanteurs, comédiens
ou même danseurs. Cette année, le
spectacle s'intitulait « justice
circus » et transformait la scène
de la Maison de la danse en un immense
chapiteau. Dans la plus pure tradition
des spectacles de cirque, étaient
réunis des clowns, un magicien et son
numéro de grande illusion et des
magistrats en guise de fauves !
Les
apprentis comédiens ont présenté
pendant plus de 2 heures et
demi tous les aspects de la profession
d'avocats : de leur formation avec une
excellente parodie de la « Star
Academy » rebaptisée « Barre'Ac »
(poussant le vice avec des imitations
très réussies d'Armande Altaï
et de Tiburce) jusqu'aux
avocats honoraires avec une
réadaptation de « Mon vieux »
de Daniel Guichard. Les membres
du barreau font preuve d'une
autodérision certaine sur leur
profession avec notamment un ballet
représentant l'addiction du défenseur
pour son téléphone portable ainsi
qu' « un maillon faible »
transformé en « avocaillon faible »
présentée par une Laurence
Boccolini plus vraie que nature !
On retrouve dans la seconde partie des
références à l'actualité avec une ode
du Garde des Sceaux pour le Ministre
de l'Intérieur intitulée « oui, je
l'adore », remarquablement
interprétée par le bâtonnier Eric
Jeantet ou bien encore des
références à l'affaire Baudis,
à la Corse ou aux prostituées. Les
amateurs n'ont rien à envier aux
professionnels car les quelques oublis
de textes sont vite pardonnés
par la fraîcheur et la bonne
volonté de ces stars d'un soir. On a
pu relever l'excellente plume des
auteurs dans l'écriture des parodies,
d'un niveau nettement plus élevé que
celles proposées par les émissions
matinales des radios musicales (le 6/9
ou Cauet).
De plus, chose de
plus en plus rare qui mérite d'être
soulignée, tous les morceaux sont
joués en « live » par un
orchestre (rien à voir avec les bandes
enregistrées des télés crochet du
samedi soir) auquel s'ajoute
l'incontournable groupe de rock du
barreau, digne descendant des « chaussettes
noires » avec banane et perfecto
de rigueur ! Indépendamment du fait de
l'omniprésence de juristes dans la
salle, chaque représentation rencontra
un véritable triomphe. Rendez-vous
dans trois ans pour découvrir le
saltimbanque qui sommeille sous la
robe...
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