Les
Lyonnaises ne pensent qu'à ça !
Photos
Laure Delvigo
De
notre correspondante France Lor
"Ce
mec là, fonce, il paraît que c'est un super
coup !" J'ai du mal à m'imaginer
ronronnant de plaisir sous les caresses expertes
de ce gentil brun, somme toute anodin, mais Cathy
insiste, l'il pétillant. Cathy, c'est ma
copine, mariée et quasiment fidèle, ce qui ne
l'empêche pas de se tenir au courant (on ne
sait jamais) et de renseigner ses petites
camarades. Cathy n'est pas lyonnaise, elle est
du Midi comme moi. Voilà qui explique sans
doute son franc parler et cette complicité qui
nous lie jusqu'au plus intime.
Parce
qu'avec mes copines lyonnaises, rien de tout
cela. Ce n'est pas elles qui me brancheraient
sur l'affaire à saisir pour extase en boucle
garantie ou me préviendraient gentiment du
fiasco annoncé avec celui qui s'endort comme un
bébé après la première mise en train. Depuis
dix ans que je vis dans la capitale des Gaules,
j'ai du me débrouiller toute seule à mes
risques et périls.
Est-ce
à dire que les Lyonnaises ne sont pas
"sexe" ? Franchement, je me le suis
longtemps demandée. Moi qui adore appeler une
chatte, une chatte et une bite, une bite, j'ai dû
reconnaître qu'au pays de l'andouillette et
des quenelles - symboles phalliques pourtant
notoires - cela posait problème. Si, si. Chaque
fois que je tente de mettre un peu de
"cul" dans la conversation, histoire
de dégeler l'atmosphère, aucune consur pour
me renvoyer la balle. Au mieux quelques sourires
entendus, guère plus. Comme si ces saintes
nitouches ne se couchaient que pour dormir et
que les nuits torrides ou les siestes agitées
prenaient fin en même temps que l'autoroute du
Soleil.
Pourtant,
me disais-je, il doit bien avoir anguille sous
roche. La preuve ? Un, il y a autant, sinon
plus, de boîtes échangistes à Lyon
qu'ailleurs. Deux, la ville peut se vanter du
succès de son écrivaine érotique à fort
tirage, Françoise Rey, dont les héros
font preuve d'une imagination débridée dans
l'art de l'alcôve. Trois, l'un des maîtres
reconnus du Tantrisme en France est un Lyonnais
dont les stages ne désemplissent pas. Autre
indice en sa faveur : la Lyonnaise a un bon coup
de fourchette. A part quelques anorexiques égarées
par le terrorisme top-model, elle ne chipote pas
sur le tablier de sapeur et le Saint-marcellin onctueux à souhait. Et çà, c'est un signe :
gourmette à table, gourmande au lit. Alors ?
Pourquoi tant de pudibonderie ?
Eh
bien parce qu'entre Rhône et Saône, on ne dit
rien ! Motus ! Mais l'on en fait pas moins...
C'est ainsi que six ans après notre rencontre,
j'appris que mon amie Olivia, divorcée, que je
consi-dérais avec effroi comme une mère de
famille BCBG, toute dévouée à sa progéniture,
allait régu-lièrement s'envoyer en l'air au fin
fond de l'Auvergne avec un solide gars du
terroir !
En attendant, m'avoua-t-elle après la
troisième coupe de champagne, de trouver celui
qui lui remettrait la bague au doigt et qu'elle
pourrait afficher dans les soirées lyonnaises
en tout bien tout honneur. Et voilà, ni vue ni
connue, l'amant de Lady Chaterley version
Presqu'île. Sauf qu'ici, pas question de lever
le pied avec son homme des bois. Le prendre est
largement suffisant !
Bon
an, mal an, j'en ai ainsi découvert de
croustillantes sur les unes et les autres. Si
bien qu'aujourd'hui, me voilà complètement
rassurée, les Lyonnaises en parlent peu, soit,
mais elles sont bien comme les autres : elles ne
pensent qu'à çà...
Au
fait, les filles, le mec du début, c'était
vrai : B+++. Vous voulez son adresse ?
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