Quand Gégé rince les journalistes...
De notre envoyé spécial Charly
Artoufier
Lundi 20 janvier 2003. La presse
lyonnaise au garde à vous dans les
salons de l'hôtel de ville pour
écouter (distraitement) les vux du
maire et (surtout) s'en mettre plein
le cornet. Un régal pour les palais et
pour les grandes oreilles que nous
avions dépêchées sur place. Notre
correspondant Charly les bons tuyaux
n'en a pas perdu une miette...
Je me suis régalé, en effet. Comme un
homme bien élevé invité par un Gégé
heureux. J'ai partagé son enthousiasme
pour ses grands projets. Autour de
nous, on reconnaissait d'autres
visages illuminés de bonheur, dans la
même communion de joie, comme
Prosper-Olivier Arfeuillère. Cet
homme était jovial dans sa chemise
blanche à la Bernard-Henry. Il en
vérifiait régulièrement la tombée sur
la ceinture de son pantalon. On
ressentait que quelque chose était
réglé, et qu'il y tenait. Une sorte de
tic. On tire sur sa liquette. Comme
d'autres tirent sur leur licol. Chacun
sa lutte, mon cher. Mon Dieu,
l'élégance va se nicher dans de ces
coinstots bizarres. Arfeuillère
pouvait être satisfait, il décuple
avec une régularité parfaite le
déficit du groupe Hersant-Dassault
l'avionneur de guerre. Pas mal pour
Arfeuillère d'être le vassal d'un
fabricant d'avions militaires.
Un autre homme heureux, mais plutôt à
la Fernand Reynaud (un comique oublié,
d'une autre génération, celle du
général, de la guerre d'Algérie, etc.
Que de beaux souvenirs !...)
Monsieur Lassalle, très
propre sur lui... c'est probablement
pour cela qu'il souriait tout le
temps. A moins que la véritable raison
de ce sourire ne soit le prochain
accord entre Le Progrès associé
à la Comareg et le Sytral
pour la diffusion du nouveau gratuit
dans le métro.
Gérard Collomb était joyeux. Il nous a
reparlé de son action à la mairie.
Miss France. Très bien. Avec la
belle De Fontenay (un joli nom
de poire) pour réparer les conneries
de Foucault envers les
lyonnais, pas habitués au play-back.
Johnny que Gégé rencontra
récemment. Le grand projet de
Gégé c'est le passage du Tour de
France à Vaise, le long des quais de
Saône, et pour finir arrivée avenue
Jean Jaurès en apothéose, avec
discours de Gégé, et tout. En vla d'la
vraie politique bien humaine, bien
prolo, bien Foucault, bien Miss
France. A quand Star Académy à Lyon
avec à la place du Nikos empâté
notre svelte et très élégant Gégé.
Grâce à Prosper-Olivier nous avons
appris que le nouveau big boss du
Progrès s'était installé dans ses
bureaux. Plus personne ne l'attendait,
et il est arrivé. Un crétin à
lorgnette (un Ribouldingue de
basse-cour) reprocha à Gégé d'avoir
ôté les fleurs de lys du blason de
notre bonne ville. Le maire se
défendit en précisant que c'était
Jean-Marc Requien qui en avait
pris l'initiative. « Encore un
sacré gauchiste ! » ajouta-t-il
dans un très large sourire qui
n'amusa pas le Prosper-Olivier.
Le bonheur de notre Gégé fait plaisir
à voir. 2003 sera peut-être une année
érotique, mais c'est surtout une année
sans élection. Gégé va pouvoir
souffler, et ses concurrents
s'essouffler. Pas facile de remporter
les préliminaires. Qui de Millon,
de Perben, de Mercier,
de Philip sera son prochain
adversaire ?
La nourriture était délicieuse,
raffinée, comme notre Gégé. Dame ! Du
Pignol pour des journaleux.
Dira-t-on jamais assez, à quel point,
ils sont veules ces pauvres
journalistes enchaînés aux destins des
bourgeois insatiables qui les
emploient ? Gégé lui au moins, il a de
l'humour, ce qui n'était pas le cas de
Raymond. On est sérieux quand on est
chef maçon, peintre aussi d'ailleurs.
Qu'est ce que les plasticiens sont
emmerdants aujourd'hui, à se suivre
tous, à la queue leu leu, comme les
frères Ripolin.
Gégé lui, c'est pas pareil. Il suit
personne, et il suit tout le monde. Il
est bon, comme on dit. Son programme
sera meilleur que prévu. J'vous
entends déjà. Pas difficile, il en
avait pas. Vous avez raison. Mais
Gégé, c'est ça. Une sorte de magicien.
Au début, on croit qu'il n'y a rien,
et à la fin, il y a tout, et mieux que
les Michel, Raymond, et
compagnie. Si, si. il est fort. On
pouvait pas dire, méfiez vous du
Raymond qui dort, car l'homme
ronflait trop fort. Mais le Gégé, il
roupille pas.
Toujours, il nous surprendra.
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