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31 octobre 2005


 Voyage au bout de La Duchère

Nul besoin d'aller en Irak pour vivre le grand frisson journalistique. Nos courageux reporters sont montés à la Duchère pour assister à la démolition d'une partie de la barre dite des 210 qui appartient à l'OPAC du Rhône.




400 VIP issus du monde politico-économique et 80 journalistes locaux et nationaux étaient attendus ce jour là sur le plateau de la Duchère reconverti en plateau télé. Du beau monde et donc les grands moyens. Le matin même, les balayeuses municipales ont balancé la pression dans les allées et avenues. Ça sent « monsieur propre » jusque sur le parking VIP placé sous haute sécurité. Des tentes de réception ont été montées au point de rendez-vous et des grands black filtrent les entrées. Mix improbable de la discothèque Le First et du réceptif version stade de Gerland.



 

Côté traiteur, c'est Serge Magner qui fournit croissants et pains au chocolat. Un petit déj' sous le soleil de la Duchère, on peut rêver mieux ! Mais que ne ferait-on pas pour la bonne cause ? En l'occurrence, assister à la démolition d'immeubles tous justes quadras et construits en dépit du bon sens. Avec nos impôts (ou plutôt ceux de nos parents). A l'époque, de nombreuses entreprises de BTP se sont gavées. Leur demande-t-on réparation aujourd'hui ? Que nenni !



 

Aujourd'hui, les mêmes reconstruisent un quartier défiguré dans les années 60 et les maîtres d'œuvres politiques tentent de tirer la couverture à eux. La mise en place de la démolition de la barre des 210 a été un exercice de haute voltige. Nous ne parlons pas des broutilles que sont l'évacuation de 2500 habitants et les contraintes techniques. Mais du carton d'invitation. Jean-Jack Queyranne a ainsi fait refaire les cartons pour qu'on rajoute "ancien ministre" alors qu'il n'y a pas droit, Gérard Collomb a voulu faire sauter le titre de sénateur de Michel Mercier pour être placé avant lui sur le carton; ledit Mercier qui a fait retarder les envois à plusieurs reprises en espérant la présence de Jean-Louis Boorlo qui est arrivé finalement in extremis à midi.



 

Le ministre et sa suite gagnent la plateforme  sise au-dessus de la piscine bleue comme le ciel (pas de voiture à signaler au fond du bassin) pour assister au tir. Le compte à rebours est lancé par Gégé et l'immonde barre de béton s'effondre dans un grondement assourdissant. Satisfaction générale. Les appara(chics) regagnent le carré VIP où sont exposés les projets des futurs immeubles qui pousseront sur les ruines fumantes. Rendez-vous dans 40 ans pour leur dynamitage.

 


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La Duchère

 

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