Chabert Revival
Par Stephen Derrick
Il aura fallu attendre près de trente
ans pour visionner le troisième volet
des Bronzés. Cinq années seulement
auront été nécessaires pour se
délecter des nouvelles aventures d'Henry
Chabert. Lundi 23 janvier, cet
ancien adjoint de Michel Noir et de
Raymond Barre, pressenti comme
possible maire de Lyon à la fin des
années 90, effectuait son grand
retour.
C'est à l'hôtel Métropole qu'Henry
Chabert avait convié les Lyonnais pour
une grande cérémonie des Vux. Une
soirée teintée de nostalgie à laquelle
près de 500 personnes se sont rendues.
Une soirée qui a plus été celle des
Lyonnais d'en bas que celle des
Lyonnais d'en haut ! Peu de
personnalités politiques avaient noté
cette soirée sur leur agenda... Si la
quantité n'y était pas, en revanche la
qualité était de mise. Seul député, à
avoir fait le déplacement, celui de la
Croix-Rousse : Emmanuel Hammelin.
Autre invité de marque, Dominique
Perben, ministre des Transports et
candidat déclaré face à Gérard
Collomb. Depuis sa déclaration de
candidature, le ministre est de tous
les cocktails, de toutes les soirées.
Sa présence lors d'une manifestation,
pour peu qu'elle ait un tantinet
d'ampleur, est à peut près aussi
assurée qu'une surprise dans un Kinder.
Plus folklorique, la présence de
Gaby Caillet, ancien maire de la
Croix Rousse ou de Colette Moreau.
La « société civile », comme nos
politiques aiment à l'appeler, n'était
pas en reste. L'architecte Albert
Constantin, des représentants des
cultes ou du monde économique étaient
venus prendre le verre de l'amitié.
Si Henry Chabert a remercié
chaleureusement Dominique Perben pour
sa présence, il n'en a pas moins jeté
quelques pavés dans la mare du
ministre... Pour l'ancien adjoint de
Michel Noir, la présence de ce
dernier traduit deux choses. L'esprit
d'ouverture et l'acceptation des
différences dont fait preuve le
ministre d'une part. En d'autres
termes, Henry Chabert se place en
alter ego et non en vassal du candidat
Perben. Au terme de son discours et
d'une liste de vux pour Lyon et son
agglomération en forme de programme de
campagne, il a annoncé la création
d'une association de réflexion « Grand
Lyon Agora ». Une association qui fera
visiblement doublon avec « Lyon Nouvel
Horizon » animée par Dominique Perben
qui à quelques virgules vise le même
objectif : être la matrice de la
reconquête par la droite de la ville
de Lyon.
Cette soirée des vux
fleurait bon le disque vinyle. Le lieu
d'abord : l'hôtel Métropole, symbole
du noirisme triomphant. C'est ici, en
1989 que Michel Noir devenant maire de
Lyon avait fêté sa victoire. Les
invités ensuite. Ils étaient tous ou
presque des fidèles de Chabert, ceux
qui l'ont suivi jusqu'à ce qu'il jette
l'éponge en renonçant à se présenter
lors des municipales de 2001. Teintée
de nostalgie, cette soirée a donc été
l'occasion pour une frange de la
droite lyonnaise de se retrouver, de
se doter d'un porte-parole et qui
sait, d'un candidat de remplacement si
Dominique Perben venait à
défaillir... Une chose est sûre,
qu'il soit candidat ou non, Henry
Chabert est le Kenny de la vie
politique lyonnaise, ce héros de South
park qui meurt à chaque épisode de la
série mais que l'on retrouve
immanquablement dans l'épisode
suivant.
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