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12 juin 2006


 Chirac au bout du rouleau



 

On l'avait connu flamboyant dans son numéro de super menteur à Eurexpo lors des Présidentielles 2002 (voir chronique), puis renfrogné à l'occasion de sa dernière escapade à la Guillotière (voir chronique), mais cette fois-ci, c'est un Chirac mécanisé qui a ouvert les travaux de la Mutualité Française à la Cité Internationale...

 

Jeudi 8 juin, milieu de matinée. L'Amphithéâtre de Renzo Piano, baigné par le soleil, accueille sa première manifestation d'envergure, le 33ème congrès de la Mutualité française. Il est de tradition que le chef de l'Etat se pointe pour couper le ruban virtuel d'ouverture devant plusieurs milliers de délégués venus de France et de Navarre. « C'est un rendez-vous républicain où souffre, pardon souffle, l'esprit mutualiste » lapsusera-t-il pendant son discours. Et qui dit chef de l'Etat, dit automatiquement chefaillons. Du service d'ordre, de la sécurité rapprochée, du service de presse de l'Elysée... ils sont partout. Qui invectivent, donnent des ordres puis des contre-ordres. Les dizaines de journalistes et photographes présents ne leur donnent pourtant guère de fil à retordre.



 

Les sommités locales attendent sagement sur le parvis le cortège présidentiel. Deux préfets, deux présidents (Mercier et JJQ), deux ministres (Azouz Begag et Dominique Perben), la quasi-totalité des députés UMP - à l'exception de Christian Philip - et Anne-Marie Comparini, bien esseulée. Fort heureusement Antoine Perragin est un gentleman. Le directeur du Palais des Congrès fait la conversation à la future tête de liste UDF aux municipales. A deux pas d'elle, son (ex ?) chouchou Emmanuel Hammelin dépense toute son énergie à éviter le ministre des Transports. Qui paraît fort détendu malgré la récente estocade portée par le député de la Croix-Rousse. Tout comme Gégé, sévèrement buriné. Le sénateur-maire s'est doré la pilule tout le week-end sur la place Bellecour à l'occasion du tournoi de Pentecôte. Je l'interroge sur l'absence de son rival lors de l'inauguration de la salle 3000 quelques jours plus tôt. « Nous n'avions invité que les personnalités locales ! » me rétorque-t-il dans un sourire avant de partir au devant du Président.



 

« Bonjour, bonjour ! » Chirac extrait sa longue carcasse et distribue de la poignée. Ses gardes du corps envoient du coude. Dans les côtes des photographes. Bousculade assurée après les banalités d'usage sur le temps, le foot et le salut des personnalités. Qui s'engouffrent dans l'amphi. Les journalistes aussi. Les congressistes lui réservent un accueil mesuré à son arrivée. Photos, discours, re-poignées de mains et salutations mécaniques. En une heure, c'était bouclé. Demi-tour vers la sortie fort encombrée d'oreillettes en tous genres (SPHP, GSPR, BAC endimanchée... ça fait beaucoup de lardus au mètre carré). L'escorte se met en place, Chirac monte dans sa 607. Quai Charles De Gaule bloqué, le cortège démarre à train de sénateur vers l'aéroport de Bron. Les tireurs d'élite rangent leur artillerie, le photographe Michel Godet sort une dernière vanne, tout le monde fait ses petits paquets et rentre chez maman. Me reste une sensation bizarre à l'issue de cette visite qui sera sans doute la dernière de son mandat dans le périmètre, l'impression d'avoir croisé en Chirac le clone vieillissant du chanteur Grand Corps Malade. Pathétique mais presque.


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A suivre, La mode s'affiche à Cannes
 

Chirac
 

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