Georges
Servadio, parole de pubard !
De
notre correspondante Marine
A
Lyon, les agences sont nombreuses mais rares
sont celles qui se distinguent par leurs budgets
conséquents. DDB Nouveau Monde Action fait partie de
ces bijoux lyonnais. Rencontre avec Georges
Servadio, directeur du développement et
de la stratégie de DDB. Aujourd'hui âgé de 38
ans, Georges a su gérer sa carrière de manière
à s'éclater dans ce qu'il aime : la pub.
Après maintes expériences dans ce milieu, il
revient sur son parcours ...
Son
Bac en poche, Georges intègre l'EFAP.
Pendant sa formation, il doit ef-fectuer des
stages en entreprise. « J'étais
chargé d'installer des bornes de jeux dans les
grandes surfaces pour Promotion L&H. J'ai
visité toute la France. J'ai appris la grande
distribution en porte à porte, ça a été très
formateur. Je suis resté 2 ou 3 ans. J'ai
compris que ça allait être une impasse
intellectuelle. »
Georges décide de
se réorienter dans le conseil. Grâce à un partenariat
négocié quelques temps auparavant, il se fait
embaucher par Prosperyka (Euro RSCG). « J'ai
débuté le conseil avec cette boîte en faisant
de l'incentive pour la Caisse d'Epargne, mon
premier contrat. Je suis monté à Paris. J'ai
décroché le poste de Directeur de Clientèle.
Je me suis occupé de budgets tels que Heineken,
Pelforth. Au bout de quelques années, j'avais
atteint le sommet chez Prosperyka. Ils étaient
trois directeurs associés, pas de place pour
un quatrième, donc j'ai décidé de partir. »
Après
avoir fait connaissance avec le milieu tabac/ alcool,
Georges rejoint le groupe Tequila Paris
(rien à voir avec la boisson qui explose les
neurones). A l'époque Tequila monte des
cellules régionales et Georges se porte volontaire
pour l'agence lyonnaise.
La cellule qu'ils lui
confient est dans ses cordes puisque les budgets
sont J&B, Rotmans et de plus grandes marques dans
l'univers tabac/alcool. Ses autres budgets ont
été Bic, Danone, Mc Donalds...
J'ai
constitué mon portefeuille de marques chez Tequila.
Je ne suis resté que 2 ans. Tequila à l'époque,
c'était une machine de guerre, elle faisait
partie des premières boîtes de communication
opérationnelle. C'était le beau joujou de BDDP
en opérationnel : 60 personnes et des millions
de budget. C'était une agence jeune et talentueuse.
Le moule de BDDP à l'époque, c'était jeune scout,
discipliné et talentueux. Je suis parti de chez
Tequila car il transformait les groupes des
régions sous forme de départements. Pour moi,
il n'y avait aucun intérêt à continuer, je voulais
réaliser les ambitions que je m'étais fixées. »
Georges
retourne alors chez Euro RSCG. On
lui propose d'épauler les filiales d'Europe
du Sud (NDLR : Georges est un rital
d'origine !). Il rejoint donc A42
à Milan pendant 6 mois en assistance de développement.
Puis on lui confie la direction de l'agence
du Portugal,
Euro RSCG Promoçaes.
Là-bas, c'était
l'âge d'or de la pub. « J'y suis resté
2 ans. J'ai appris à monter des campagnes en
portugais alors que je ne parlais pas un mot
de cette langue quand je suis arrivé !
Mais c'est génial parce qu'on a monté cette
structure qui marche encore aujourd'hui.
On m'a proposé d'aller ouvrir des agences
au Brésil, et en Amérique du Sud. J'ai refusé
car je voulais rentrer à Lyon. La fonction de
nomade itinérant « haut de gamme »
ne me convenait plus tout à fait. »
Retour
sur la région lyonnaise et embauche quasi immédiate
chez Euro T&G (dirigée par Trouxe
et Goujon), Cogep... Mais Georges
voulait se stabiliser. Alors, monter sa propre
agence ou intégrer une agence à un poste non
négligeable ?
« Je
suis rentré chez DDB où je me suis présenté
comme développeur-stratège. J'ai été embauché
par Vincent Sorgues et Vincent Rouchouse
au moment du rachat de l'agence Nouveau Monde
par DDB (Février 1999). Mon rôle était de mettre
la structure à la sauce DDB, lui trouver un
positionnement, une stratégie commerciale sur
le long terme. Aujourd'hui, nous sommes 6 consultants,
chacun est spécialisé dans sa discipline. Notre
force est de pouvoir traiter avec un ou plusieurs
consultants si c'est nécessaire. Cette façon
de travailler nous est bénéfique. Nous sommes
20 personnes et nous réalisons de 11 à 12 millions
de marge brute. On progresse de 10 à 20% chaque
année. »
L'organisation
de DDB Nouveau Monde Action né-cessite une répar-tition
des taches : « Vincent Rouchouse
a le titre de Directeur Général et s'occupe
de l'organisation, des services géné-raux, des
achats, de l'administratif. Vincent Rouchouse
est plus chargé lui de la tenue des dossiers,
de la gestion de l'agence. Il a un profil très
carré mais il est relativement conciliant aussi.
Vincent Sorgues est le manager porte-parole de
l'agence et gère les ressources humaines. Pour
moi, c'est un mec qui sait diriger et qui est ambitieux. Il a une bonne aisance orale
et une bonne rhétorique, d'où son coté très
relationnel business.. Le binôme des
deux Vincent est excellent. On a en quelque
sorte un porte-parole et un exécutif !
Quant à moi, le dernier arrivé, je suis Directeur
du Développement et des stratégies, et puis
j'occupe les fonctions commerciales, positionnement,
image, relations avec la presse. Ce qui est
bien c'est que nous sommes complémentaires.
On est une Dream Team ! »
Les
annonceurs gérés par DDB sont répartis
d'une ma-nière équilibrée : une dizaine
de gros annonceurs, une dizaine d'intermé-diaires
et une dizaine de petits annonceurs. Par exemple
Schneider, Bonduelle (campagne
publi-promotionnelle), Electronic Arts
(lancement Playstation 2), Aoste, Calor,
Tefal, Lafarge... « En
gros, on a 50% de clients en food et 50% en
biens et services professionnels.
Aujourd'hui,
on essaie de fidéliser nos annonceurs et de
ne pas
faire seulement du One Shot. »
Mais
n'omettons pas que Georges un noceur invétéré !
On le voit partout, toujours prêt à faire la
fête, cigarette au bec et verre à la main !
Lyon et Georges, une véritable histoire d'Amour,
appuyée par la vie nocturne qu'offre Lyon à
ses night-clubbers.
« Je
pense que Lyon s'améliore sous l'impulsion de
quelques établis-sements comme le Bus Café qui
fait beaucoup de bien à la vie nocturne lyonnaise.
C'est devenu le lieu sympa et incon-tournable
des rendez-vous des lyonnais. Je crois qu'aujourd'hui,
le jeudi soir, c'est une institution de rendez-vous.
Lyon, comparé à Paris, subit des effets de mode.
Le circuit aujourd'hui à Lyon c'est l'apéro
au Bus Café, un dîner au Type 34, une pré-nuit
au Millenium et le reste de la nuit au First.
Ce qui est dommage, c'est que ce circuit est
ancré dans les esprits et on a tendance à dénigrer
d'autres établissements et à mettre de coté
notre esprit curieux. Mais aujourd'hui, il y
a un véritable métissage dans la vie nocturne
lyonnaise : des jeunes, des hommes d'affaires
... C'est une ambiance bon enfant et l'ensemble
est assez transversal. J'aime Lyon et je ne
désire pas en partir de sitôt ! »
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