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19 novembre 2001


Franck Pichat à l'assaut du Martini

 

 

Une des derniers établissements lyonnais à l'état brut (comprendre : dans son jus) va changer de mains. Après avoir fait ses armes chez les plus grands (Bocuse, Anaf...), Franck Pichat a décidé de faire le grand saut. En reprenant une belle endormie du 6ème arrondissement.

 

Le Martini, pro-priété pendant dix ans de Pierre Pelosse (à droite sur la photo) a longtemps drainé la fine fleur des gastronomes pour leur repas d'af-faires. Avant de sombrer peu à peu dans l'oubli... « Il faut bien avouer que côté déco, il y a du mal de fait ! » confie un ancien habitué des lieux. 

 

Avenue Foch, son enseigne et ses néons verts ne passent pas inaperçus. Tout comme ses bacs à fleurs bon marché posés sur une moquette extérieure hors d'âge... La déco intérieure est à l'avenant : un concentré très « seventies » à dominante orange et marron. C'est peu dire que l'établissement avait besoin d'une sérieuse reprise en mains.

 

Désireux de toucher enfin le repos du guerrier après une vie professionnelle bien remplie, Pierre Polosse avait cédé en juin dernier son bébé à Monsieur Camilieri. Une amourette qui aura duré le temps d'un été. A la rentrée, Franck Pichat apprend que l'affaire est à nouveau en vente. Et saute sur l'occasion.

 

Une concrétisation logique pour ce jeune homme de bonne famille, bien élevé et plutôt discret. C'est en 1965 que le jeune Franck pousse ses premiers babille-ments (on l'imagine mal crier) dans une famille d'industriels. Pas vraiment attiré par les études, il se dirige rapidement vers la restauration. Notre marmiton prend vite du galon et affine ses connaissance en France (Pierre Orsi), à Londres (Four Seasons, Claridge...) et San Francisco (Trader Vic's). Un parcours de globe-trotter qui s'étale sur une dizaine d'années.

 

En 1993, Franck pose ses valises et décide de rentrer au pays. Un petit détour (de trois ans) par Accor à Besançon « histoire de se remettre dans le bain », avant d'intégrer les brasseries de Paul Bocuse. Il se familiarise à la gestion du Sud et du Nord aux côtés d'Antoine Maillon et d'Hervé Duronzard. Quand l'Est ouvre ses portes en gare des Brotteaux, Franck est bombardé assistant de direction, poste qu'il occupera jusqu'au départ de Patrice Pechereau chez Georges Blanc en 1998.

 

Franck grimpe alors d'une marche dans la hiérarchie bocu-sienne et devient directeur de l'Est. Ses voisins, les commissaires-priseurs Anaf et Martinon, sont des habitués de la maison. Et finissent par le persuader de passer aux antiquités avec armes et bagages. 

 

En octobre 2000, le restaurateur fait un grand pas dans l'inconnu en acceptant la fonction de secrétaire général de l'étude. Six mois à peine se sont écoulés, et Franck décide de regagner la terre ferme ! A savoir son premier amour : la restauration. « Ce n'était pas mon domaine » concède-t-il avec du recul.

 

Après plusieurs mois de recherche, Franck a donc jeté son dévolu sur le Martini. Ce restau-rant de taille moyenne (50 places assises) va béné-ficier d'une réno-vation légère pour commencer (peinture intérieure et extérieure). 

 

La cuisine sera celle d'une brasserie traditionnelle de qualité servie 6 jours sur 7. Le bar, auparavant très fréquenté, va connaître une nouvelle jeunesse. Une bonne nouvelle pour les habitants du quartier, fort dépourvu en apéros de qualité. Le sixième arrondissement voit se développer là un nouveau pôle restauration avec Mathieu Viannay (avenue Foch) et l'Habit Rouge (rue Lieutenant Colonel Prévost).
 


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A suivre, vox populi entend des voix...

 

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