Les sales comptes du Petit Paumé
En 34 ans, Le Petit Paumé se targue d'être
devenu le premier city-guide gratuit de France
en tirage comme en notoriété. Une réussite qui
est montée à la tête de ses auteurs. Avec de
jolis dérapages à la clé et le premier déficit
de son histoire selon certaines mauvaises
langues...
Le 12 octobre dernier, l'édition 2002-03 du
Petit Paumé faisait une apparition discrète
place Bellecour et place Maréchal Lyautey. Un
« cérémonial » modeste, bien loin des années
fastes pour le tout puissant guide édité par
vingt étudiants bénévoles d'E.M. Lyon. Pour
preuve, l'absence cette année d'une méga soirée
d'accouchement, qui concluait
traditionnellement en apothéose un an et demi
d'effort pour l'équipe fornicatrice.
Comment
en est-on arrivé là ? Selon plusieurs proches de
l'EM Lyon, l'association ne s'est
toujours pas remise de la fête pharaonique créée
l'an dernier sur le tarmac de l'aéroport de
Bron. Un « Aéronite Festival » qui a tourné au
crash pour les initiateurs du projet. On parle
d'un déficit de 1,2 MF pour le Petit Paumé.
Deux ans devraient être nécessaires pour éponger
ce qui restera comme un grande première dans les
annales de l'école...
Apprenant la chose, les membres de
l'équipe 2002-2003 ont vu leurs cheveux se
dresser sur leur tête ( photos ci-dessus et
ci-dessous). Car comme toujours dans pareil cas,
ce sont les petits frères qui trinquent... Privés
de soirée, comme on prive les enfants de
dessert, les rescapés ont voulu sauver les
meubles. En tentant de s'illustrer sur le plan
graphique par exemple. D'où le "fameux" concept resto verso... (Excellent pour
apprendre à votre copine la position du « 69 »
sous prétexte de lecture commune...) A noter que
c'est le journal gratuit éponyme qui a inventé
cette formule dans les années 90 pour
différencier ses cahiers « Affaires » et « Immo »...
Côté
contenu, pas de grande révo-lution par rapport
aux précédentes éditions (voir :
chronique du PP 2001-2002).
Selon le dossier de presse, « La ville est
passée au crible... » Toute la ville ? Pas si
sûr...
Ainsi c'est toujours le désert pour les
lecteurs internautes d'un guide qui continue à
prêcher pour sa seule paroisse web (comprendre
son propre site). Bien entendu, les restaurants
conservent une place prépondérante. Plus de 600
adresses ont été testées cette année dans un bel
élan de cirage de pompes... Difficile de
retrouver les habituelles torpilles qui avaient
bâti la réputation du guide. En résumé : hier,
c'était cra-cra partout, aujourd'hui
c'est nickel chrome !
Comment en est-on arrivé là ? La réponse est
dissimulée derrière ce beau tas (de langue) de
bois que constitue le dossier de presse dans
lequel on
peut lire : « Certains établissements
contestent parfois leur critique et portent
l'affaire devant les tribunaux. L'influence de
ce city-guide est réelle. Entre « diffamation »
et « liberté de presse », la limite est fine.
Par l'intermédiaire de son avocat, Le Petit
Paumé tâche de régler ces litiges au mieux. »
Bref,
entre le déficit à éponger et les sanctions
financières infligées par la justice, peu de
place pour la pacotille. La direction de
l'école de commerce a serré la vis. Le Petit Paumé
redeviendra-t-il sexy un jour ? C'est
tout le mal que nous lui souhaitons. Mais ça
nécessitera une forte injection d'empathie... et à
la lecture du dossier de presse (encore lui !),
c'est pas gagné !
|