Maître Dumas
Le marteau et la plume !
Photos © Jean-Luc
Mège
Par Brigitte Guardi
Avec ses airs de poète, le fringant André Dumas affiche un bonheur de
vivre assez peu commun. Qui doit passablement agacer dans une profession
où la pugnacité teigneuse est plus courante que la décontraction.
Ses airs de touche à tout cache chez ce commissaire-priseur hors du commun
une culture artistique encyclopédique, une curiosité inlassable. Cet
homme-là est un passionné. Toujours prêt à démarrer de nouvelles
aventures. La dernière en date est le transfert de sa salle des ventes de
la rue Paufique (au cur de Lyon) à Saint-Priest. Amateurs et curieux se
pressent depuis septembre aux ventes hebdomadaires du vendredi. Avec son
assistant, Pascal Rey, directeur de l'Hôtel des Ventes, son
« crieur » mais aussi, son complément indispensable, son relais sur le
plan technique qui lui apporte des outils inhabituels dans une profession
tournée vers le passé comme les ventes filmées ou la gestion de la salle,
il peut augmenter la cadence pour les produits formatés. Cette complicité
est idéale dans le domaine de l'art où la rigueur de l'un fait merveille
avec le charisme de l'autre. La première vente publique du jeune André
Dumas, il y a quelques décennies, concernait l'art japonais. Depuis, il
est devenu au fil des ans, un grand spécialiste en art oriental et en art
primitif.
Déjà aventurier, à vingt-trois ans, il part explorer la route des Indes,
découvre le Népal où il dépasse ses limites en escaladant les sommets,
arrive à Kaboul où il crée une société d'import-export. « J'avais
présenté à la foire de Kaboul » se souvient-il, amusé, « des
radiateurs Calor, des vélos Solex, des briquets Feudor... C'était avant la
guerre et il y avait une ambiance extraordinaire ». Au bout de trois
ans, il rentre, termine ses études, accomplit son stage chez Mes Conan
et Damiron puis s'associe avec Me Damiron, rue Paufique. Il connaît
bien l'Orient, s'intéresse à l'archéologie et organise des ventes
spécialisées ce qui est rare en province. Ses passions sont multiples :
art primitif, art déco, architecture et peinture du XXème siècle, le
cubisme (ah, Picasso), l'abstraction.
Pas de langue de bois pour cet officier ministériel atypique qui déplore
la désaffection des quadras pour l'art et qui constate depuis longtemps
que si les pièces exceptionnelles marchent si bien c'est parce qu'elles
sont les hochets du pouvoir... Peu d'illusions donc chez André Dumas mais,
toujours, de la passion.
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VENTE DE PRESTIGE
La vente du 8 avril
servira d'inauguration officielle avec, en point d'orgue, une petite huile
sur toile de Toulouse-Lautrec. Aussi, des majoliques siciliennes
début XVIIème, un coffre XVIIème avec des ferrures d'origine, une centaine
de tableaux de la première moitié du XX ème siècle. Une voiture de
collection et des grands vins.
Hôtel des Ventes,
7 rue Jean Zay à Saint-Priest.
Tél: 04. 78 O2 39 81
Mail:
www.lyonsud.com
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