D'or
et déjà brillant
De
notre correspondante Anne-Charlotte Anav
A
53 ans, Daniel Paillasseur évoque sa vie, son passé, sa
réussite et ses ambitions.. Des idées toutes faites, une crédibilité
presque infaillible, le personnage est imposant et difficile à cerner.
Aujourd'hui à la tête de Korloff joaillerie, l'homme d'affaire a
devancé le sentimental, quoique !
Décor
somptueux, musique apaisante et peintures au mur, vous pénétrez dans le
bureau de Daniel Paillasseur, situé au dessus du magasin Korloff.
Le regard profond de malice allié au calme du professionnel, le gagnant
rhônalpin des « victoires
des autodidactes 2001 »
se prête au jeu de questions introspectives pour nous dévoiler quelques
détails de sa vie. « Au
début je trouvais qu'être autodidacte était un handicap, maintenant
je sais que c'est un avantage »,
confie-t-il. Presque honteux au départ, il privilégie depuis toujours l'émotion
à la connaissance pour faire avancer ses projets. Tel « un
chien de chasse »
selon ses propres termes, la nécessité de se fier à son instinct s'est
avérée profitable à tous niveaux.
Du
caractère « bon
ou mauvais »,
de l'enthousiasme et la volonté de « forcer
la chance »,
Daniel se lance dans la joaillerie après moult petits boulots et épluchage
de petites annonces. Rencontre décisive avec « un
grand »
du milieu, son destin se trace doucement
sur le chemin de l'or et du diamant.
Ne
pas avoir été à l'école reste quand même au banc des regrets de
Daniel. Un père qui travaille à la SNCF,
des incertitudes quand à ses qualités professionnelles, c'est seul qu'il
développe la « force
créative »
qui est en lui. « Korloff,
c'est la grande aventure de ma vie qui ne débute que lorsque je rentre
de l'armée »,
les rapports humains et la vente sont alors les seules convictions qui l'habitent
et « les
convictions c'est notre meilleure protection »
renchérit-il. Il y a maintenant 13 ans que la marque de joaillerie a été
lancée et les bijoux et accessoires Korloff
sont désormais vendus dans 450 points dans le monde. Implanté dans tous
les pays du Moyen-Orient,
Tokyo
et Saint-Pétersbourg
viennent récemment de s'ajouter à ce joli palmarès.
Des
projets ? « Dans
3 ans, nous serons dans toutes les capitales du monde »
assure l'homme d'affaire :« La
difficulté, c'est ce qui m'excite ».
Une auto-motivation dont on le croit plus que capable, mais l'homme
sentimental n'est pas bien loin...
« Très
peu de gens me connaissent réellement »,
explique Daniel. « Je
suis quelqu'un d'entier et je ne sais pas faire la part des choses »,
continue-t-il le regard pensif. La vie et l'expérience aidant, la
fougue de la jeunesse disparaît au profit d'un aplomb inébranlable.
Hommage à sa douce qui a su le supporter, « calmer
ses angoisses »
et lui donner les 2 enfants qui sont aujourd'hui la fierté de sa vie.
Creusez un peu le roc et vous trouverez celui qui écrit des poèmes pour
les bijoux qu'il crée. Yasmine,
c'est le nom de la bague dernière née des créations Korloff
.«
Ton diamant est ton meilleur amant »,
voilà de quoi résumer le personnage selon ses propres proses. Rêveur
incorrigible, il se fait parfois raisonner par ses fidèles collaborateurs
qui connaissent les faiblesses de Daniel.
Enfin,
« pour
apprécier, il faut ne jamais avoir eu » dit-il, de quoi profiter
d'une Ferrari qu'un richissime prince lui a offert pour qu'il sorte
le nez de son travail quelques instants. Aller droit au but et croire en
soi, des banalités qui font de lui le PDG d'une société réalisant
environ 50 000 KF de chiffre d'affaire dont 60% à l'export. « Les
jeunes se posent trop de question aujourd'hui », conclut-il.
|