Pascal où le billet de la réussite scolaire
Les premiers de chaque classe du Cour Pascal
au 2ème trimestre. Photo © Savy Maviel
Par Christophe Magnette
Pour certains enfants, le parcours scolaire
relève du chemin de croix. Comme paravent à
l'échec, le recours à des établissements
privés s'avère souvent l'ultime étape avant le
désamour définitif. Car, le cours d'une vie
est rarement sans aspérité. Chez « Pascal »,
depuis 1940 et sa création par André Lazareff,
on tente de l'adoucir et de lui donner corps
en s'appuyant sur une philosophie qui a fait
ses preuves. Au menu ? Encadrement et suivi.
Et attention, Gilles Morand veille...
Enfant, Gilles Morand, 50 ans, rêvait de posséder
une belle propriété. Un souhait chimérique ?
Non, à force de travail, notre homme issu d'un
milieu modeste - papa chef comptable et maman
secrétaire - jouit de sa demeure à Mionnay,
entouré de ses six dogues allemands, à
proximité de son haras abritant de magnifiques
pur-sang arabes. Quel rapport avec le Cours
Pascal ? Justement ses années passées au sein
de cette institution, de la 4ème à
la Terminale et l'obtention de son BAC en
1976. « J'étais mauvais (sic) donc mes
parents ont décidé de se sacrifier et de
m'envoyer dans cet établissement ». Pour
le gamin des Buers, c'est le déclic. Il
s'oriente dans l'industrie pharmaceutique,
plus précisément dans le domaine de la
fécondation in-vitro via le laboratoire
JCD et acquiert en parallèle deux écoles
d'enseignement supérieur : ALFO.VM qui forme
les futurs visiteurs médicaux et Horizon Santé
qui permet d'accéder à un BTS Diététique. En
juin 2004, il rachète le Cours Pascal qu'il
rattache à sa holding, comme pour boucler la
boucle, lui qui pendant quatre ans a travaillé
au côté d'André Lazareff en tant
qu'adjoint au responsable des études
supérieures.
Redonner l'envie d'entreprendre... et le goût du
rêve !
« Il fallait quelqu'un pour reprendre le
flambeau» sourit-il. Garant d'une certaine
philosophie, Gilles Morand tend à insuffler
une nouvelle dynamique. 65 salariés -
personnels administratifs et corps enseignant
compris - 200 élèves «1 200 étaient
dénombrés dans les années 70» se souvient
notre homme, des frais de scolarité oscillant
entre 3 000 et 5 000 , « Pascal » conserve un
facteur affectif important. Une aura
également, « la plupart des enfants
présents chez nous sont des fils ou filles
d'anciens pensionnaires des lieux ». On
l'aura compris, la filiation est d'or. Il faut
dire que le nouveau « patron » s'est donné
pour mission de revenir aux méthodes qui
marchent : « J'ai réintroduit les huit
heures de « colle » le samedi, et nous
réfléchissons même pour le dimanche ».
Pourtant, l'heure n'est pas au retour du temps
des « Choristes » mais bel et bien à une
certaine idée de l'éducation mâtinée de
rigueur, certes, mais saupoudrée d'une
dimension humaine de bon aloi. « Notre
ambition demeure de façonner un élève en tant
qu'homme, tout en sachant qu'il faut bien
souvent restructurer l'élève avant, pour
pouvoir ensuite commencer à retravailler avec
lui ». Stigmatisant « un niveau général
qui régresse, ces élèves amorphes, ces gamins
qui arrivés en 1ère n'ont aucune
base et ces mômes (sic) qui ont soit des
clichés, soit des rêves mais sans aucune
conscience des efforts à fournir », il se
plaît à imaginer le Cours Pascal comme un « état
indépendant» qui verrait ses ouailles
vivre de leurs rêves et se faire plaisir en
travaillant. Utopiste ? Un tantinet candide ?
Difficile en tous les cas de douter de ses
convictions. En attendant, si parvenir à un
effectif de 250 élèves s'avère un objectif
raisonné « mais pas une priorité absolue
car l'équilibre financier est assuré »,
Gilles Morand s'est promis, en guise de clin
d'il à son prédécesseur, de faire un geste.
« André Lazareff remboursait les frais
annuels de scolarité à l'élève qui obtenait la
mention Très bien au Bac ; j'ai décidé de
faire la même chose mais en abaissant les
prétentions requises, une mention Bien suffira
pour moi. »
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